Alors que de nombreux pays peinent encore à couvrir totalement leur territoire en 5G, la Corée du Sud, elle, joue déjà la partition suivante. Samsung et SK Telecom viennent de signer un accord stratégique pour co-développer les technologies 6G — et un point ressort immédiatement : l’intelligence artificielle sera au centre du futur réseau mobile mondial.
Avec ce partenariat, les deux géants veulent transformer les infrastructures radio en systèmes intelligents, capables de s’optimiser en temps réel sans intervention humaine. En clair, l’objectif n’est plus seulement d’aller plus vite, mais d’avoir un réseau qui « comprend » ce qui se passe et réagit instantanément.
6G : un réseau qui apprend, anticipe et corrige — grâce à l’IA
Samsung Research et le Network Technology Office de SKT se répartiront le travail :
- Samsung apporte son expertise matérielle mondiale (antennes, modems, stations radio).
- SK Telecom fournit le terrain de jeu : un gigantesque réseau 5G réel, parfait pour valider les technologies 6G en conditions extrêmes.
Les deux entreprises ont déjà annoncé trois piliers où l’IA jouera un rôle décisif.
1. Estimation de canal pilotée par l’IA
Les signaux radio se déforment, rebondissent et s’affaiblissent — surtout dans les métropoles. L’IA prédit ces distorsions avant qu’elles ne surviennent… et corrige automatiquement.
Résultat :
- moins de coupures,
- meilleure stabilité,
- meilleure couverture dans les zones « impossibles ».
2. MIMO distribué entre sites
Aujourd’hui, chaque antenne agit comme une île. Demain, plusieurs sites coopéreront grâce au traitement IA. On obtient une couverture plus large, plus forte, plus homogène — même dans les environnements complexes.
3. Routage & scheduling intelligents
Quand la demande explose (concerts, stades, quartiers d’affaires), c’est la congestion. L’IA redistribue automatiquement la charge vers les ressources disponibles. Moins de saturation, plus de fluidité, moins de lenteurs.
En clair : fin des « désolé, réseau saturé » dans les grands rassemblements.
Une alliance qui dépasse la Corée
Les deux groupes coréens sont membres fondateurs de l’AI-RAN Alliance, un consortium mondial dédié à l’IA pour les réseaux. L’une de leurs propositions — l’estimation de canal par IA — est déjà devenue un sujet officiel de normalisation internationale, un signe que la 6G avance plus vite qu’on ne l’imagine.
Samsung, côté infrastructure, équipe déjà : Verizon (États-Unis), Airtel (Inde) et O2 (Europe). La collaboration SKT × Samsung permet de transformer leurs prototypes en solutions globales.
6G : horizon 2028, mais un virage technologique déjà engagé
Les premiers réseaux commerciaux 6G devraient voir le jour autour de 2028. Mais, avec cette alliance, la Corée du Sud cherche clairement à mener la danse.
Et surtout, la philosophie change radicalement :
- La 5G cherchait les débits records
- La 6G cherche la qualité réelle dans le quotidien
- Réseaux surchargés ? L’IA fluidifie.
- Immeubles trop denses ? L’IA corrige les échos.
- Signal instable dans les stades ? L’IA renforce la couverture.
Le but : que l’utilisateur ne voie plus jamais « des barres qui disparaissent ».
La promesse du 6G : un réseau qui « juste fonctionne »
On parle souvent du passage à une nouvelle génération en termes de « G », de gigabits par seconde ou de bandes de fréquence.
Mais Samsung et SKT veulent changer le récit : la prochaine révolution ne sera pas la vitesse brute, mais l’intelligence du réseau.
Si cette vision se concrétise, l’indicateur « 5G/6G » pourrait devenir presque inutile — parce que la connexion sera tout simplement bonne partout, tout le temps.

























