Microsoft ajoute une pièce maîtresse à sa stratégie d’intelligence artificielle. Après avoir redéfini les contours de son alliance historique avec OpenAI, l’entreprise annonce un partenariat structurant avec Anthropic, qui apporte pour la première fois les modèles Claude au sein de Microsoft Foundry.
Une offensive claire dans la bataille des IA frontier.
Anthropic intègre Microsoft Foundry avec un engagement colossal sur Azure
L’accord dévoilé hier marque une étape décisive : Anthropic va déployer Claude Sonnet 4.5, Claude Opus 4.1 et Claude Haiku 4.5 sur les infrastructures Foundry de Microsoft, permettant aux clients entreprise d’accéder nativement aux modèles les plus avancés de la startup.
En échange, Anthropic prend un engagement massif : 30 milliards de dollars d’achat de capacité Azure, avec la possibilité d’étendre jusqu’à 1 gigawatt de puissance supplémentaire. Un niveau de consommation rarement vu dans le cloud, qui témoigne de l’appétit computationnel des modèles frontier.
Malgré cette intégration, Amazon reste le fournisseur cloud principal d’Anthropic, ainsi que son partenaire sur l’entraînement des modèles — une stratégie multicloud affirmée qui devient la norme dans l’écosystème IA.
Nvidia entre dans la danse : un partenariat tripartite explosif
Autre volet majeur : Nvidia rejoint l’accord. Les trois acteurs vont travailler ensemble pour optimiser les modèles Claude sur les futures architectures Nvidia, notamment Blackwell et Vera Rubin.
Anthropic s’engage également à consommer jusqu’à 1 GW de compute via ces systèmes — une indication claire que les prochaines générations de Claude viseront les très hautes puissances.
En parallèle, Nvidia investit jusqu’à 10 milliards de dollars dans Anthropic, et Microsoft ajoute 5 milliards supplémentaires.
Anthropic devient ainsi l’un des acteurs d’IA les mieux capitalisés du marché, aux côtés d’OpenAI.
Après OpenAI, Microsoft élargit enfin son jeu
Ce partenariat intervient seulement quelques semaines après le grand réajustement du pacte Microsoft–OpenAI. Les nouvelles clauses permettent désormais à OpenAI de collaborer librement avec des tiers, de publier des modèles open weights, et libèrent Microsoft de son droit de premier refus sur l’infrastructure cloud.
En contrepartie, Microsoft obtient une extension de ses droits IP jusqu’en 2032, couvrant même les modèles post-AGI, dont la validation sera supervisée par un comité indépendant.
Cette assouplissement a ouvert la porte à une diversification assumée — et Anthropic est la première grande brique de cette nouvelle ère.
Claude s’installe peu à peu dans l’écosystème Microsoft
Cette alliance ne sort pas de nulle part. Depuis plusieurs mois, Microsoft injecte progressivement les modèles Claude dans ses produits :
- Claude 4 préféré à GPT-5 dans la sélection automatique de Visual Studio Code,
- intégration de Claude Sonnet 4 et Claude Opus 4.1 dans Microsoft 365 Copilot,
- expérimentation croissante dans ses solutions de développement et d’analyse.
Le message est limpide : Microsoft ne veut plus dépendre d’un seul modèle, ni d’un seul partenaire.
L’entreprise se repositionne comme agrégateur de modèles frontier, capable de choisir le meilleur outil pour chaque cas d’usage.
Une stratégie à long terme dans une course qui s’accélère
Avec ce partenariat, Microsoft renforce son statut de plateforme cloud incontournable pour l’IA, tout en équilibrant son écosystème entre OpenAI, maison historique, et Anthropic, force montante. Nvidia, de son côté, consolide son rôle de fournisseur clé pour l’IA de pointe — un triangle stratégique qui redessine le haut du marché.
Dans une industrie où l’infrastructure compte autant que les algorithmes, ces alliances successives montrent une réalité : la course à l’AGI est aussi une course énergétique, matérielle et financière.
Et Microsoft, plus que jamais, veut être au centre du jeu.




























