Meta fait un nouveau pari audacieux sur l’avenir : après la réalité augmentée et le métaverse, le groupe se lance dans la robotique humanoïde, avec une ambition qui dépasse largement la simple construction de machines.
Le véritable objectif ? Créer le système d’exploitation des robots du futur.
Un logiciel universel pour robots, pas juste un Metabot
Depuis le début de l’année 2025, Meta a entamé ce qu’il appelle un « effort de recherche » en robotique. Oui, un robot humanoïde — surnommé en interne « Metabot » — est en développement, mais ce n’est pas le cœur du projet.
Andrew Bosworth, directeur technique (CTO) de Meta, l’explique clairement : « Le vrai défi, ce n’est pas le hardware. Il est difficile, mais ce n’est pas le goulet d’étranglement. C’est le logiciel ».
L’idée de Meta est simple (et ambitieuse) : développer un « modèle logiciel universel », que d’autres fabricants pourraient utiliser, un peu comme Google avec Android. En clair, Meta veut fournir le cerveau, pas forcément le corps.
Vers un « modèle du monde » pour les robots
Pour concrétiser cette vision, les équipes de Meta collaborent avec le Superintelligence AI Lab, un pôle dédié à l’IA avancée. Ensemble, ils travaillent sur un « world model », un simulateur du monde réel conçu pour :
- Apprendre à un robot à manipuler des objets complexes
- Simuler des tâches comme prendre un verre d’eau ou sortir des clés d’une poche
- Dépasser les limites actuelles des capteurs robotiques
Ces gestes simples pour un humain sont parmi les plus complexes à reproduire pour une machine, notamment en raison de l’instabilité des objets ou de la dextérité requise.
Un investissement à la hauteur de l’enjeu
Meta ne fait pas les choses à moitié. Le groupe a déjà injecté plus de 100 milliards de dollars dans sa division Reality Labs, à l’origine des lunettes connectées Ray-Ban Meta Display ou du projet Orion.
Côté IA, l’investissement est tout aussi massif : 14,3 milliards de dollars ont été investis dans Scale AI, au cœur des travaux du Superintelligence Lab.
Meta ne cherche pas (encore) à commercialiser un robot grand public. Sa stratégie vise à dominer l’infrastructure logicielle de la robotique, comme l’entreprise l’a déjà tenté avec les casques VR, les lunettes connectées et bien sûr les plateformes sociales.
Meta veut écrire le code du futur
Ce nouveau projet marque une étape stratégique majeure pour Meta, qui veut devenir le standard logiciel des robots humanoïdes, bien avant que ceux-ci n’envahissent nos foyers.
Une vision à long terme, qui pourrait bien placer Meta au centre de la prochaine révolution technologique : celle des machines capables d’interagir avec le monde… comme un humain.



