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Intelligence Artificielle

Sam Altman pense que ChatGPT parlera bientôt plus que l’humanité entière

Sam Altman pense que ChatGPT parlera bientôt plus que l’humanité entière
Sam Altman pense que ChatGPT parlera bientôt plus que l’humanité entière

Lors d’un dîner à San Francisco avec des journalistes, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a lâché une déclaration pour le moins provocante : « ChatGPT pourrait bientôt avoir plus de conversations quotidiennes que l’ensemble de l’humanité ».

Cette prédiction audacieuse s’inscrit dans un contexte mouvementé pour OpenAI, entre le lancement contesté de GPT-5, une course à l’armement entre géants de l’IA, et de profondes interrogations éthiques.

Des milliards de conversations quotidiennes… pour un seul chatbot ?

Selon Altman, les tendances actuelles montrent que ChatGPT s’oriente vers des milliards d’interactions quotidiennes, potentiellement plus que tous les échanges humains réunis.

Il ajoute que, pour y parvenir, le modèle devra proposer plusieurs « personnalités » pour répondre aux besoins variés des utilisateurs.

Ce n’est pas une idée nouvelle chez OpenAI, mais elle est révélatrice de l’ambition démesurée de l’entreprise : faire de ChatGPT l’interface universelle entre l’humain et le numérique.

GPT-5 : réception mitigée, corrections rapides

Cette vision ambitieuse contraste avec le lancement chahuté de GPT-5. De nombreux utilisateurs se sont plaints de son ton trop froid, trop robotique. OpenAI a rapidement réintroduit GPT-4o et son sélecteur de modèle.

Des fils Reddit ont dénoncé cette mise à jour comme une « effacement » plutôt qu’un progrès. Altman a reconnu ces critiques tout en défendant les avancées techniques du modèle. « Nous avons appris qu’une transition mal gérée peut perturber la relation entre les utilisateurs et leur IA, » a-t-il déclaré.

Faut-il s’inquiéter du lien émotionnel avec l’IA ?

OpenAI a également admis avoir sous-estimé la dépendance émotionnelle que certains développent envers ChatGPT. Altman estime que moins de 1 % des utilisateurs ont une relation « malsaine » avec le chatbot, ce qui représente malgré tout des millions de personnes. L’entreprise travaille désormais avec des experts en santé mentale pour éviter que l’IA renforce des comportements négatifs, tout en modulant le ton pour qu’il soit chaleureux, mais pas flatteur à l’excès.

GPT-5, le « projet Manhattan » de l’IA ?

Altman compare même le développement de GPT-5 au Projet Manhattan, à l’origine de la bombe atomique. Une analogie inquiétante, qui souligne l’ampleur — et le danger — d’une IA devenue omniprésente. « Parfois, GPT-5 me fait me sentir inutile, » a-t-il avoué lors d’une interview. Cette confession rejoint les appels croissants à la régulation du secteur, d’autant plus que l’IA commence à bouleverser les relations humaines et le marché du travail.

GPT-5 : lancement chaotique et inquiétudes autour de la « psychose ChatGPT »
GPT-5 : lancement chaotique et inquiétudes autour de la « psychose ChatGPT »

Malgré les critiques, Altman n’a pas l’intention de ralentir. Il prévoit d’investir des milliers de milliards de dollars dans les infrastructures, puces et centres de données pour soutenir cette croissance. Il envisage même, selon ses propos, le rachat du navigateur Chrome si Google le mettait en vente. « Si Chrome est à vendre, on devrait regarder sérieusement », dit-il avec un sourire en coin.

Cette stratégie inclut également des appareils physiques développés avec Jony Ive, un navigateur Web intègrant nativement l’IA, une plateforme sociale alimentée par l’IA et des projets de neurotechnologie via Merge Labs, concurrent de Neuralink.

« Sign in with ChatGPT » et la mémoire personnalisée

L’un des futurs piliers d’OpenAI pourrait être l’identité numérique à travers ChatGPT. L’entreprise envisage de proposer une fonction « Se connecter avec ChatGPT », permettant à l’IA de retenir votre historique, vos préférences et votre style de pensée. Une telle fonctionnalité pourrait révolutionner des secteurs comme l’éducation, la médecine ou la recherche, avec une IA capable d’« inventer des percées » ou « d’identifier des traitements », selon les mots d’Altman.

Pour ses détracteurs, Altman et OpenAI prennent trop de risques, en négligeant les questions de biais, désinformation ou dépendance. Certains y voient un nouveau « Big Tech » qui avance plus vite que la société ou la législation ne peuvent suivre.

Le paradoxe ? OpenAI subit une vague de critiques… tout en enregistrant des pics historiques d’utilisation.

ChatGPT peut-il vraiment « parler plus que l’humanité » ?

Si la croissance se poursuit, ChatGPT pourrait devenir le moteur conversationnel dominant au monde. Mais cette domination posera des questions existentielles :

  • Que deviennent nos propres interactions humaines ?
  • Qui contrôle la manière dont l’IA nous répond, nous influence, nous oriente ?
  • Peut-on faire confiance à une entreprise privée pour gérer la voix la plus entendue de la planète ?
Tags : ChatGPTSam Altman
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.