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Meta impose un choix aux utilisateurs en Europe : payer ou être suivi

Meta impose un choix aux utilisateurs en Europe : payer ou être suivi
Meta impose un choix aux utilisateurs en Europe : payer ou être suivi

Meta, la société mère de Facebook et Instagram, impose désormais aux utilisateurs en Europe un choix clair mais controversé : payer pour utiliser les plateformes sans publicité, ou continuer à les utiliser gratuitement… en échange de leurs données personnelles.

Cette décision, qui découle des réglementations européennes sur la protection de la vie privée, soulève de nombreuses interrogations sur le modèle économique de Meta, mais aussi sur l’éthique du numérique en 2025.

Meta : Des abonnements aux tarifs variables selon la plateforme

Depuis la fin 2023, les utilisateurs européens reçoivent une notification leur demandant de faire un choix. Meta a mis à jour ses conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité pour refléter cette nouvelle dualité :

  • Sur le web (Facebook.com) : l’abonnement coûte 4,99 € par mois pour un compte, avec 4 € de plus pour chaque compte supplémentaire dans le même « Centre de comptes ».
  • Sur mobile (via les apps) : l’abonnement grimpe à 7,99 € par mois, avec 5 € par compte supplémentaire.

Les abonnés ne verront plus aucune publicité sur leurs comptes liés à cet abonnement, et Meta garantit que leurs données ne seront plus utilisées à des fins publicitaires.

Pas de pub… mais aussi pas de monétisation

Si cette offre peut séduire certains pour protéger leur vie privée, elle impose aussi de sacrifier certaines fonctionnalités, notamment pour les créateurs de contenu ou les professionnels du marketing digital.

Les limitations incluent :

  • Impossibilité de monétiser les Reels ou d’utiliser les publicités in-stream.
  • Interdiction de booster des publications sur Instagram et Facebook.
  • Exclusion des publicités sponsorisées en partenariat, même sur les Pages Facebook.
  • Si un compte Instagram souscrit est lié à une Page Facebook, toute la page est affectée par les restrictions.

Cette politique freine clairement les ambitions des créateurs qui souhaitent à la fois protéger leur vie privée et monétiser leur audience.

Et si vous choisissez de rester en version gratuite ?

Pour ceux qui refusent de payer, l’expérience reste globalement identique. Les utilisateurs continueront à voir des publicités, mais Meta promet que les outils actuels pour gérer les préférences publicitaires resteront disponibles, comme :

  • Le paramètre « Pourquoi est-ce que je vois cette publicité ? » ;
  • La gestion des centres d’intérêt et des données utilisées pour le ciblage.

Mais la politique de confidentialité de Meta révèle l’ampleur du suivi. Meta collecte des informations même lorsque vous n’êtes pas connecté, ou même si vous n’avez pas de compte.

Voici un aperçu des données recueillies :

  • Informations sur vos appareils et connexions ;
  • Données de navigation, cookies, plugins sociaux, Meta Pixel ;
  • Interactions avec des publicités, jeux ou apps tierces ;
  • Achats en ligne, livraisons Uber ou repas commandés via d’autres services ;
  • Signaux de localisation, historique de navigation, métadonnées de contenus…

Ce traitement croisé permet à Meta de reconstituer une cartographie comportementale complète de l’utilisateur, même sans activité directe sur ses propres plateformes.

Un choix biaisé, mais légal ?

Meta présente ce changement comme une adaptation aux règles européennes, notamment celles du RGPD et de la loi sur les marchés numériques (DMA). Mais, de nombreux experts soulignent que le choix offert aux utilisateurs est loin d’être neutre : d’un côté, un abonnement payant avec restrictions ; de l’autre, une gratuité conditionnée à un suivi publicitaire intrusif.

Ce modèle pourrait inspirer d’autres géants du numérique, à mesure que l’Europe impose des règles plus strictes. Mais la question centrale demeure : les utilisateurs sont-ils vraiment libres de choisir, ou acceptent-ils simplement la moins mauvaise des deux options ?

 

Tags : FacebookInstagramMetaThreads
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.