Dans un revirement stratégique inattendu, Apple collabore désormais avec Samsung pour produire les capteurs photo numériques de ses futurs iPhone, probablement dès l’iPhone 18.
Cette alliance, révélée par le Financial Times, marque un tournant dans la chaîne d’approvisionnement d’Apple, historiquement liée à Sony pour cette composante cruciale. L’enjeu ? Fabriquer des capteurs avancés directement sur le sol américain afin d’échapper aux tarifs douaniers à venir.
Une alliance technologique à Austin, Texas
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du vaste programme Apple American Manufacturing Program, récemment renforcé avec 100 milliards de dollars supplémentaires d’investissements, portant le total à 600 milliards sur quatre ans.
Apple a confirmé mercredi que Samsung Semiconductor utilisera une technologie de fabrication de puces totalement inédite au sein de son site à Austin, au Texas. Cette technologie servira notamment à produire des capteurs d’image empilés en trois couches (3-layer stacked image sensors) destinés à l’iPhone 18, attendu pour 2026.
Apple affirme que cette avancée permettra de mieux optimiser la puissance et les performances de ses futurs appareils, tout en renforçant son indépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement asiatiques.
Sony relégué au second plan
Jusqu’ici, Sony était le fournisseur exclusif de capteurs photo pour Apple, produits au Japon via un partenariat avec TSMC. Mais, la situation géopolitique et économique actuelle pousse Apple à rapatrier une partie de sa production technologique aux États-Unis, afin de contourner les nouvelles barrières douanières visant les composants électroniques fabriqués hors du territoire américain.
Sony a réagi sobrement à cette annonce, déclarant au Financial Times : « Nous restons confiants dans notre avance technologique et nous continuerons à progresser via des capteurs plus grands et plus denses ».
Cependant, le manque d’usines de semi-conducteurs Sony aux États-Unis pourrait affaiblir sa position stratégique à long terme face à un concurrent aussi implanté que Samsung.
Pourquoi un capteur empilé en 3 couches ?
Le passage à des capteurs d’image empilés (stacked) permet d’accroître la qualité d’image sans augmenter la taille du module photo. En séparant les couches de photodiodes, de traitement du signal et de mémoire, ces capteurs offrent :
- Une meilleure captation de la lumière
- Un traitement plus rapide des données
- Et une consommation énergétique optimisée
C’est exactement le genre d’innovation que recherche Apple pour conserver sa suprématie photographique mobile, notamment face aux capteurs periscopiques de Samsung ou aux traitements IA de Google sur les Pixel.
Une stratégie industrielle plus large
Au-delà de la photographie, ce partenariat avec Samsung s’inscrit dans la stratégie plus globale d’Apple visant à renforcer sa présence industrielle sur le sol américain. Parmi les autres projets clés annoncés :
- Une nouvelle usine d’assemblage de serveurs à Houston
- La construction de centres de données alimentés à 100 % en énergie renouvelable
- La création de 20 000 emplois dans les domaines de l’IA, des semi-conducteurs et des logiciels
Cette collaboration avec Samsung Semiconductor pourrait donc ouvrir la voie à d’autres projets communs, notamment dans les domaines du traitement d’image, de l’intelligence artificielle embarquée, ou même du silicium personnalisé (Apple Silicon).
Un partenariat stratégique qui redéfinit les règles
Avec cette collaboration inédite avec Samsung sur les capteurs photo, Apple envoie un signal fort : la marque à la pomme est prête à rompre avec certaines traditions industrielles pour garantir sa souveraineté technologique et s’adapter à l’évolution géopolitique du commerce international.
Cette alliance pourrait non seulement redessiner le marché des capteurs photo mobiles, mais aussi renforcer la position de Samsung comme acteur incontournable du semi-conducteur aux États-Unis — tout en reléguant Sony au second plan.



