Célèbre pour ses capacités de génération d’images ultra-réalistes, Midjourney vient de franchir une nouvelle étape majeure en lançant la première version publique de son générateur vidéo.
Cette nouveauté permet aux utilisateurs de transformer une image statique en un clip animé de quelques secondes, ouvrant la voie à un nouveau pan de la création visuelle assistée par intelligence artificielle.
Midjourney : Générer une vidéo à partir d’une image, en quelques clics
Pour l’instant, la fonction vidéo de Midjourney reste limitée, mais prometteuse. Une fois une image générée via la plateforme (ou téléchargée), un bouton « Animate » permet de créer une séquence de 5 secondes basée sur un prompt texte.
Par défaut, l’outil applique une animation générique « qui fait juste bouger les choses ». Mais un bouton « Manual » permet de décrire manuellement le type de mouvement souhaité, que ce soit au niveau du sujet, de la caméra, ou des deux. L’animation peut ensuite être étendue par tranches de 4 secondes, jusqu’à un total de 21 secondes.
Deux options de mouvement sont proposées : « low motion », où seul le sujet bouge, et « high motion », où la scène entière s’anime avec la caméra.
Une fonctionnalité réservée aux abonnés
Pour le moment, le générateur vidéo n’est accessible que via le site Web de Midjourney et son serveur Discord, avec un abonnement payant requis. Le forfait de base commence à 10 dollars/mois et comprend 3,3 heures de génération rapide, équivalentes à environ 200 images.
Introducing our V1 Video Model. It’s fun, easy, and beautiful. Available at $10/month, it’s the first video model for *everyone* and it’s available now. pic.twitter.com/iBm0KAN8uy
—Midjourney (@midjourney) June 18, 2025
Mais la vidéo a un coût : chaque seconde de vidéo équivaut à une génération d’image, soit un coût environ 8 fois plus élevé qu’une image fixe.
Une innovation sous surveillance judiciaire
Midjourney fait actuellement l’objet d’une poursuite judiciaire lancée par Disney et Universal, deux géants de l’industrie du divertissement. Leur inquiétude : le générateur vidéo pourrait faciliter la reproduction non autorisée d’œuvres protégées par droits d’auteur.
Ces studios estiment que l’entraînement du modèle repose sur des données visuelles appartenant à leur catalogue, et pointent du doigt une potentielle « machine distributrice d’images piratées » capable de générer à l’infini des variantes d’univers Disney ou Universal.
Une première étape vers des mondes génératifs en temps réel
Dans un post publié sur Discord, le fondateur David Holz présente cette première version comme un simple tremplin vers un objectif bien plus ambitieux : construire des modèles capables de générer des simulations interactives en temps réel dans des environnements ouverts.
Cette évolution place Midjourney en compétition directe avec Google, OpenAI et Meta, qui ont également lancé leurs propres générateurs vidéo. Mais, contrairement à eux, Midjourney mise sur une approche esthétique centrée sur les artistes, en gardant son interface à la fois communautaire et contrôlée.
Avec cette incursion dans la vidéo, Midjourney poursuit son objectif de libérer la créativité visuelle grâce à l’IA. Même si cette première version reste limitée en durée et en contrôle, elle marque le début d’une nouvelle ère pour les créateurs de contenu visuel, qu’ils soient graphistes, cinéastes ou simples curieux.
Reste à voir si l’entreprise saura équilibrer innovation technique et respect des droits d’auteur — une équation complexe, mais indispensable pour faire de la génération vidéo une révolution durable.