Après des années à proposer des applications dérivées comme Photoshop Express ou Photoshop Mix, Adobe franchit enfin le pas en lançant une véritable version mobile de Photoshop sur Android, avec toutes les fonctionnalités essentielles tant attendues.
Disponible en bêta gratuite, cette nouvelle app marque un tournant pour les créatifs sur mobile… et une belle réponse aux solutions natives, comme le Magic Editor de Google.
Photoshop : Une application mobile (presque) digne de la version desktop
Photoshop sur Android arrive quatre mois après la version iPhone, et Adobe ne fait pas les choses à moitié. Cette version bêta propose des outils puissants, directement inspirés du client de bureau, notamment :
- La gestion des calques, masques, et transformations.
- Les outils de sélection intelligente comme « Sélection d’objet » et « Baguette magique ».
- Des options de retouche rapide avec Suppression et le Tampon de duplication.
- Et surtout : les fonctions d’IA générative, dont « Remplissage génératif », qui permettent d’ajouter ou supprimer des éléments via de simples requêtes textuelles.
Si l’interface paraît simplifiée au premier abord, l’expérience devient plus riche dès que l’on commence à manipuler les calques ou à sélectionner des zones précises. L’application propose aussi une bibliothèque d’assets Adobe Stock gratuits, idéale pour tester rapidement des compositions visuelles.
Une IA bien présente, mais pas (encore) totalement libre
Les fonctions d’IA générative fonctionnent via le cloud d’Adobe, tout comme sur la version bureau. Cela signifie que les performances sont au rendez-vous, même sur smartphone. Il est possible de supprimer un fond, insérer un objet généré ou transformer une scène en quelques secondes.
Cependant, certaines fonctionnalités restent absentes ou listées comme « bientôt disponibles » :
- Le remplissage intelligent (Content-Aware Fill)
- Les filtres créatifs
- Le recadrage uniquement basé sur les ratios, sans possibilité de définir une taille précise en pixels
On sent qu’Adobe souhaite étaler le déploiement des fonctionnalités selon les retours de la communauté et, bien sûr, en prévision de la future version payante.
Gratuit pour l’instant… mais à quoi s’attendre côté abonnement ?
Pendant la période bêta, l’application est entièrement gratuite, mais Adobe n’a pas encore précisé le modèle économique final. Si l’on se base sur les pratiques en vigueur avec Lightroom Mobile, il est probable que :
- Certaines fonctions de base resteront gratuites (calques, rognage, sélection).
- Les fonctions IA avancées (coûteuses côté serveur) passeront derrière un abonnement Creative Cloud, à partir de 20 euros/mois.
Il faudra donc surveiller de près la transition vers la version stable, surtout pour les utilisateurs qui s’habitueront à certaines fonctions devenues « indispensables »…
Une stratégie mobile pour séduire les créateurs de la Gen Z
Avec ce lancement, Adobe cible clairement une nouvelle génération d’utilisateurs : les jeunes créatifs qui retouchent, montent et publient directement depuis leur téléphone. Dans une époque dominée par TikTok, Instagram ou YouTube Shorts, l’édition d’image pro sur mobile n’est plus un luxe mais une nécessité.
Photoshop mobile devient ainsi un concurrent direct des outils intégrés dans certains smartphones (comme l’éditeur magique de Google sur Pixel), tout en profitant de la notoriété de sa version desktop.
Prérequis techniques et téléchargement
L’application est disponible dès maintenant sur le Play Store (en version bêta). Pour en profiter :
- Il faut un smartphone sous Android 11 minimum
- Avec au moins 6 Go de RAM (8 Go recommandés)
- Prévoir environ 600 Mo d’espace de stockage
Adobe promet une compatibilité étendue avec les appareils modernes, mais des performances optimales seront réservées aux modèles récents.
Une révolution mobile… mais encore en chantier
Avec cette version Android de Photoshop, Adobe comble enfin un manque criant sur le marché de la retouche mobile professionnelle. Bien que certaines fonctions soient encore en développement, l’essentiel est là : puissance, flexibilité, IA, et mobilité. Reste maintenant à voir si le modèle économique final convaincra les utilisateurs mobiles, déjà habitués à des alternatives plus légères… et gratuites.