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Apple et Google développent un système de suivi du coronavirus sous iOS et Android

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Apple et Google développent un système de suivi du coronavirus sous iOS et Android

Apple et Google ont annoncé un système de suivi de la propagation du coronavirus — COVID-19 — permettant aux utilisateurs de partager des données par le biais de transmissions Bluetooth Low Energy (BLE) et d’applications approuvées par les organismes de santé. Le système comprendra des outils permettant aux gouvernements et aux agences de santé de rechercher les contacts, mais l’accent sera mis sur la confidentialité et la sécurité des individus.

Déterminer comment le coronavirus s’est propagé a été l’un des aspects les plus difficiles de la pandémie en cours. Bien que le virus ait été identifié pour la première fois en Chine, la cartographie de sa progression à travers le monde a été entravée par la nature de son infection. Les porteurs du coronavirus, par exemple, seraient infectieux pendant environ 48 heures avant de pouvoir présenter l’un des symptômes du virus. Plus gênant encore, environ 1/4 de ceux qui contractent le COVID-19 se retrouvent complètement asymptomatiques. Autrement dit, ils peuvent être des porteurs infectés, mais ne montrent aucun signe extérieur de cela. L’accessibilité limitée aux tests a entravé le décompte précis du nombre de personnes pouvant être porteuses de coronavirus.

Un possible moyen de résoudre ce problème est un système de suivi des contacts, qui utiliserait les smartphones des gens pour générer un enregistrement de l’endroit où ils se sont rendus et de qui ils ont été proches. Plusieurs de ces projets ont commencé dans le monde, notamment en France, mais maintenant Google et Apple s’associent pour créer des outils et des API spécifiques au système d’exploitation qui faciliteront ce processus.

Utilisation du Bluetooth

Le nouveau système utiliserait les communications Bluetooth à courte portée pour établir un réseau volontaire de recherche de contacts, en conservant des données étendues sur les smartphones qui ont été à proximité les uns des autres. Les applications officielles des autorités de santé publique auront accès à ces données, et les utilisateurs qui les téléchargent pourront signaler s’ils ont été diagnostiqués avec le COVID-19. Le système avertira également les personnes qui les téléchargent si elles ont été en contact étroit avec une personne infectée.

Apple et Google introduiront une paire d’API iOS et Android à la mi-mai et veilleront à ce que les applications de ces autorités sanitaires puissent les mettre en œuvre. Pendant cette phase, les utilisateurs devront encore télécharger une application pour participer à la recherche des contacts, ce qui pourrait limiter l’adoption.

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Mais dans les mois qui suivront la finalisation des API, les entreprises travailleront à l’intégration de la fonctionnalité de recherche dans le système d’exploitation sous-jacent, en tant qu’option immédiatement disponible pour toute personne possédant un iPhone ou un smartphone Android. Décrit comme étant « plus robuste » que l’API, elle ouvrira la voie à un plus grand nombre de participants en optant au niveau du système.

Elle fonctionnera également avec un écosystème plus large d’applications et d’autorités de santé gouvernementales, suggèrent les sociétés.

Des questions sur la vie privée

Bien que ce soit l’une des solutions les plus prometteuses pour contenir le COVID-19, mais l’utilisation de la technologie de surveillance numérique, pour ce faire soulève de nombreuses préoccupations en matière de protection de la vie privée et des questions d’efficacité.

En début de semaine, la France a émis l’idée de développer une telle application, et de suite les opposants ont fait part de ses inquiétudes quant au suivi des utilisateurs à l’aide de données téléphoniques, argumentant que tout système devrait avoir une portée limitée et éviter de compromettre la vie privée des utilisateurs.

Contrairement à d’autres méthodes — comme, par exemple, l’utilisation de données GPS — l’utilisation de Bluetooth ne permettrait pas de suivre la localisation physique des personnes. Il capterait essentiellement les signaux des téléphones voisins à des intervalles de 5 minutes et stockerait les connexions entre eux dans une base de données. Si une personne est testée positive au coronavirus, elle pourrait dire à l’application qu’elle a été infectée, et elle pourrait avertir les autres personnes dont les téléphones sont passés à proximité au cours des jours précédents.

Quelques limitations

Le système prend également un certain nombre de mesures pour éviter que les personnes ne soient identifiées, même après avoir partagé leurs données. Bien que l’application envoie régulièrement des informations en Bluetooth, elle diffuse une clé anonyme plutôt qu’une identité statique, et ces clés effectuent un cycle toutes les 15 minutes pour préserver la vie privée. Même lorsqu’une personne fait savoir qu’elle a été infectée, l’application ne partage que les clés de la période spécifique pendant laquelle elle a été contagieuse.

Il est essentiel de noter qu’il n’existe pas de liste principale centralisée des smartphones qui ont été infectés, contagieux ou non. En effet, les smartphones eux-mêmes effectuent les calculs de chiffrement nécessaires à la protection de la vie privée. Les serveurs centraux ne maintiennent que la base de données des clés partagées, plutôt que les interactions entre ces clés.

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La méthode présente encore des faiblesses potentielles. Dans les endroits très fréquentés, elle pourrait signaler les personnes dans les pièces adjacentes qui ne partagent pas réellement l’espace avec l’utilisateur, ce qui susciterait des inquiétudes inutiles. Elle pourrait également ne pas saisir la nuance de la durée d’exposition d’une personne. Et, c’est aussi un programme relativement nouveau, et Apple et Google sont toujours en pourparlers avec les autorités de santé publique et d’autres parties prenantes sur la manière de le gérer.

Ce système ne peut probablement pas remplacer les anciennes méthodes de recherche des contacts — qui consistent à interroger les personnes infectées sur le lieu où elles ont été et les personnes avec lesquelles elles ont passé du temps — mais il pourrait offrir un complément de haute technologie en utilisant un appareil que des milliards de personnes possèdent déjà.

Bien que les premières API ne soient pas prêtes avant le mois prochain, Apple et Google publient déjà une ébauche de documentation technique pour le système qu’ils ont en tête. Cela comprendra à la fois une spécification Bluetooth et une spécification de chiffrement, ainsi qu’une API de framework.

Tags : AndroidApplecoronavirusCOVID-19GoogleiOS
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.