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Nvidia injecte 5 milliards de dollars dans Intel pour contrer AMD et renforcer ses partenariats

Nvidia injecte 5 milliards de dollars dans Intel pour contrer AMD et renforcer ses partenariats
Nvidia injecte 5 milliards de dollars dans Intel pour contrer AMD et renforcer ses partenariats

Dans un retournement de situation qui aurait été impensable il y a quelques années, Nvidia a annoncé un investissement de 5 milliards de dollars dans Intel, prenant ainsi une participation d’environ 4 % dans son rival historique.

En parallèle, les deux entreprises ont révélé un partenariat stratégique qui vise à co-développer plusieurs générations de produits pour les datacenters et les PC grand public.

Objectif : contrer AMD

Lors d’un webcast commun, Jensen Huang (Nvidia) et Lip-Bu Tan (Intel) ont été clairs : l’alliance vise principalement à répondre à la montée en puissance d’AMD, seul concurrent capable d’intégrer CPU et GPU dans un même SoC.

AMD équipe déjà les PlayStation 4, 5 et bientôt 6, les Xbox One et Series, ainsi que la plupart des consoles portables, comme le Steam Deck. Nvidia et Intel veulent désormais combler ce retard stratégique.

Les contours du partenariat

  • Dans les data centers : Intel fabriquera des CPU x86 personnalisés selon les spécifications de Nvidia, qui les intégrera ensuite dans ses infrastructures IA.
  • Côté grand public : Intel développera des SoC combinant ses CPU x86 avec des chiplets GPU Nvidia RTX — une alternative directe aux semi-custom AMD.
  • Connectivité : les deux firmes miseront sur Nvidia NVLink, pour rapprocherles architectures Nvidia et Intel au service de l’IA et du calcul accéléré.

Huang a estimé que ce partenariat représentait 25 à 50 milliards de dollars d’opportunités annuelles, sans préciser la répartition des revenus entre les deux entreprises.

Contexte géopolitique et industriel

Cet accord arrive dans un climat tendu. La Chine vient d’interdire la vente de puces IA Nvidia, même celles spécialement bridées pour contourner les restrictions américaines. Le président américain, Donald Trump, a imposé une prise de participation forcée de l’État américain : 10 % d’Intel et 15 % des revenus chinois de Nvidia.

Nvidia cherche donc à renforcer la production locale, et à afficher une coopération entre champions américains des semi-conducteurs.

Si le partenariat est prometteur, plusieurs questions restent ouvertes :

  • Concurrence interne : Intel va-t-elle continuer ses GPU Arc ou céder le terrain à Nvidia ?
  • Écosystème logiciel : quid de la cohabitation entre CUDA (Nvidia) et oneAPI (Intel) ?
  • Fabrication : Nvidia restera-t-elle fidèle à TSMC, ou migrera-t-il une partie de sa production vers les fonderies Intel 18A ?

Huang a souligné que TSMC restait un partenaire incontournable, même si Nvidia continue d’évaluer les technologies d’Intel.

Une alliance de circonstance, mais stratégique

Cette collaboration, autrefois inimaginable, illustre la pression croissante sur le marché des semi-conducteurs. Nvidia a les GPU et la puissance IA, Intel garde son écosystème CPU et sa maîtrise du x86, et ensemble, ils veulent bâtir une alternative crédible aux SoC AMD.

Reste à voir si cette alliance sera durable, ou si elle ne constitue qu’un pacte temporaire pour contenir un concurrent commun.

Tags : IntelNvidia
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.