Alors que ChatGPT se retrouve sous le feu des critiques pour ses messages promotionnels, Google s’empresse de désamorcer toute comparaison. Le message est limpide : Gemini restera un espace de conversation sans publicité.
Depuis quelques semaines, l’idée que les chatbots pourraient se transformer en panneaux publicitaires commence à inquiéter les utilisateurs. OpenAI a dû désactiver en urgence plusieurs messages sponsorisés qui s’affichaient sous les conversations.
Et voilà qu’un rapport affirmait que Google prévoyait lui aussi d’intégrer des publicités directement dans Gemini dès 2026. Google vient de faire voler cette rumeur en éclats.
« Ce n’est pas vrai » : Google rectifie le tir publiquement
C’est Dan Taylor, VP Global Ads chez Google, qui a pris la parole sur X : « Il n’y a pas de publicités dans Gemini, et nous n’avons aucun plan pour en ajouter ». Le message est double. Le rapport à l’origine du bruit s’appuyait sur des « sources non informées », et aucun changement n’est prévu pour Gemini.
This story is based on uninformed, anonymous sources who are making inaccurate claims. There are no ads in the Gemini app and there are no current plans to change that.
— Dan Taylor (@edantaylor) December 8, 2025
Le compte officiel Google Ads Liaison a d’ailleurs renforcé la position :
- Oui, Google teste des formats publicitaires dans AI Overviews (les résumés générés dans Google Search).
- Oui, Google expérimente des publicités dans AI Mode.
- Non, cela n’a rien à voir avec Gemini, et aucune pub n’est prévue dans l’application elle-même.
En clair : l’univers « moteur de recherche » teste des choses, mais le chatbot reste sanctuarisé.
Le contexte : Gemini grimpe vite, et Google veut éviter une crise de confiance
Gemini vit sa meilleure période. En effet, la plateforme compte aujourd’hui 650 millions d’utilisateurs mensuels (contre 350 millions en début d’année), enregistre une croissance accélérée grâce à des fonctionnalités virales, dont Nano Banana, responsable de 23 millions d’inscriptions à elle seule, et une progression du temps passé par utilisateur qui inquiète clairement OpenAI.
C’est précisément parce que Gemini décolle que Google ne veut pas brouiller son image : introduire la moindre « pub conversationnelle » serait un suicide relationnel.
L’entreprise sait très bien l’impact psychologique d’un chatbot perçu comme un espace neutre et fiable. Un message promotionnel au mauvais moment, et c’est toute la promesse d’un assistant « objectif » qui vacille.
Pendant ce temps : ChatGPT teste, trébuche… et reflète la peur du futur modèle économique
Difficile de ne pas faire le parallèle. Des utilisateurs ChatGPT Pro et Plus ont vu apparaître des suggestions Peloton, Target, etc. avant que OpenAI reconnaisse que l’expérience était ratée et « confusante ». Même si OpenAI insiste : « Ce ne sont pas des pubs, il n’y a pas d’argent en jeu », l’impression laissée chez les utilisateurs est tout autre.
Les deux entreprises avancent sur la même ligne de crête : comment monétiser un assistant IA… sans ruiner son image ?
Faut-il garder Gemini 100 % sans pub ?
Pour la majorité des utilisateurs… oui. Mais, la vraie question n’est pas morale, elle est expérientielle. Un assistant IA n’a pas la même nature qu’un réseau social :
Quand on pose une question à Gemini ou ChatGPT, on attend une réponse rationnelle, contextuelle… et neutre.
Que l’IA glisse une recommandation commerciale — même subtile — et un doute s’installe : « Est-ce la meilleure réponse, ou juste celle qui rapporte ? ». C’est le type de fracture qui peut briser la confiance en un seul instant.
Soyons honnêtes, les modèles coûtent une fortune, le GPU n’est pas gratuit, et le « tout gratuit » n’est pas viable à long terme. Si un jour la pub doit entrer dans l’équation, elle arrivera ailleurs dans les résultats de recherche IA, dans des modules additionnels, dans des suggestions hors conversation, et dans des workflows pro. Et, c’est très bien ainsi.
En d’autres termes : préservez la bulle de conversation. C’est là que vit la confiance.


