Selon Bloomberg, Intel aurait récemment approché Apple dans le but de nouer un partenariat stratégique ou un soutien financier, afin de stabiliser sa division Foundry en difficulté.
Cette initiative s’inscrit dans une campagne plus large menée par le gouvernement américain, visant à réduire la dépendance des États-Unis envers les fondeurs asiatiques comme TSMC et à soutenir la souveraineté technologique nationale.
Un soutien massif de Washington
En août dernier, l’administration Trump a pris une participation de 9,9 % dans Intel, pour un montant de 8,9 milliards de dollars, en mobilisant des fonds non utilisés du CHIPS Act (5,7 milliards de dollars) et du programme Secure Enclave (3,2 milliards de dollars). Cette opération a fait du gouvernement américain l’un des plus grands actionnaires d’Intel.
Résultat : le cours de l’action Intel a bondi, et des géants comme Nvidia ont annoncé un investissement de 5 milliards de dollars pour développer des puces IA et PC en collaboration avec Intel.
Apple en renfort ?
Intel souhaite aujourd’hui attirer Apple dans sa stratégie de relance, probablement en qualité de client stratégique ou d’investisseur. Si les discussions restent préliminaires, elles ne sont pas totalement inattendues : Apple explore depuis plusieurs mois le processus de gravure avancé 14A d’Intel, comme alternative à sa dépendance exclusive envers TSMC pour ses puces de séries M.
Toutefois, la production à grande échelle du 14A n’est pas attendue avant plusieurs trimestres. Intel partage actuellement ses kits de conception (PDKs) avec quelques partenaires sélectionnés, mais la route vers une adoption commerciale reste longue.
Une course stratégique contre Nvidia et TSMC
Avec cet appel à Apple, Intel confirme son ambition de redevenir un acteur clé du marché mondial, tant sur le plan de la fabrication (foundry) que dans la conception de puces pour l’intelligence artificielle.
Le défi est double :
- Concurrencer Nvidia sur les puces IA pour data centers et PC,
- Gagner des parts face à TSMC, leader mondial de la fonderie de semi-conducteurs.
Une stratégie à surveiller de près
Bien que rien ne soit signé, cette manœuvre révèle une tendance de fond : les grandes puissances technologiques redessinent leurs alliances industrielles à l’ère post-pandémique, entre nationalisme technologique, tensions géopolitiques, et montée en puissance de l’IA.
Si Apple venait à adopter une partie de sa production chez Intel, cela marquerait un tournant historique dans l’industrie, et pourrait renforcer considérablement la position stratégique des États-Unis sur le front des semi-conducteurs.



