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Huawei et SMIC : La Chine vainc le 5 nm sans EUV, un défi aux sanctions ?

Huawei et SMIC : La Chine vainc le 5 nm sans EUV, un défi aux sanctions ?
Huawei et SMIC : La Chine vainc le 5 nm sans EUV, un défi aux sanctions ?

Un vent d’inquiétude souffle sur l’industrie technologique occidentale. Selon plusieurs rapports chinois, Huawei et SMIC (Semiconductor Manufacturing International Corporation) auraient franchi une étape majeure en produisant une puce en 5 nm… sans utiliser les machines EUV de pointe, auxquelles la Chine n’a plus accès depuis les sanctions américaines et néerlandaises.

Le Kirin X90, conçu par la filiale HiSilicon de Huawei, alimente le tout nouveau MateBook Fold sous HarmonyOS. Ce processeur suscite déjà la controverse. Certains analystes affirment qu’il ne s’agirait que d’un Kirin 9010 reconfiguré, puce déjà utilisée dans les smartphones Huawei Pura 70, gravée en 7 nm N+2 par SMIC.

Mais un reportage de la chaîne étatique chinoise CCTV avance une toute autre théorie : le Kirin X90 aurait été gravé en 5 nm N+3, toujours par SMIC, sans recourir à la lithographie extrême ultraviolet (EUV).

Une prouesse technologique sans EUV ?

La gravure en 5 nm est normalement impossible sans EUV, une technologie dominée par ASML (Pays-Bas) et interdite à l’export vers la Chine. Pourtant, SMIC aurait réussi ce tour de force en utilisant des machines DUV (Deep Ultraviolet) achetées avant les sanctions. En multipliant les passes d’exposition et en combinant des techniques d’optimisation extrême, la fonderie serait parvenue à graver des transistors de taille équivalente au 5 nm, malgré les limitations physiques du DUV (longueur d’onde de 193 nm contre 13,5 nm pour l’EUV).

Le leaker @zephyr_z9 indique que le Kirin X90 présente une densité de 125 millions de transistors par mm², proche de celle des puces 5 nm de Samsung, mais encore en dessous de celle de TSMC (138 MTr/mm²).

Un exploit… mais à quel prix ?

La réussite est spectaculaire sur le plan technologique, mais les rendements sont dramatiquement faibles. Selon un analyste cité, le taux de réussite ne dépasse pas 20 % sur 3 000 wafers par mois — alors que les industriels visent un minimum de 70 % pour envisager une production de masse.

Cela signifie que la gravure en 5 nm par SMIC n’est pas encore viable commercialement. Toutefois, sur le plan stratégique, cette démonstration de force inquiète l’Occident.

Sanctions contournées, Washington inquiet

L’éventualité que Huawei puisse concevoir des puces avancées, même en 5 nm, malgré les embargos technologiques, relance le débat géopolitique. Les autorités américaines ont toujours exprimé leur crainte que les semi-conducteurs de nouvelle génération puissent être détournés vers des usages militaires ou en intelligence artificielle, en contournant les restrictions.

Si SMIC parvient à industrialiser cette méthode, cela représenterait une avancée stratégique majeure pour l’autonomie technologique de la Chine — et une alerte rouge pour les États-Unis et l’Europe.

Une percée à surveiller de près

Le Kirin X90, que certains considéraient comme une simple itération, pourrait bien être la preuve que la Chine avance vite, même sans accès aux technologies de pointe occidentales.

Si ces informations se confirment, la démonstration de Huawei et SMIC marque un tournant, prouvant que la barrière technologique dressée par les sanctions peut être franchie par l’innovation… au prix de lourds sacrifices industriels. Mais pour combien de temps encore ?

Tags : HuaweiKirin X90SMIC
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.