Huawei continue son offensive technologique en dévoilant officiellement HarmonyOS pour PC, marquant ainsi une étape majeure dans sa stratégie d’indépendance logicielle et matérielle. Le tout premier appareil équipé de ce nouvel OS sera lancé le 20 mai 2025, et comme on pouvait s’y attendre, il embarquera une puce développée en interne : le Kirin X90.
Un leak en provenance de Chine lève le voile sur les spécifications de ce SoC desktop inédit. Voici tout ce que l’on sait à ce jour.
Kirin X90 : le premier processeur desktop 100 % Huawei
D’après le célèbre leaker Digital Chat Station, le Kirin X90, nom de code interne Charlotte Pro, est une puce 10 cœurs conçue spécifiquement pour les ordinateurs de bureau sous HarmonyOS.
Le nom de code « Charlotte » évoque une certaine continuité avec le Kirin 9010 utilisé dans les smartphones Mate 70, suggérant que Huawei a repris l’architecture CPU mobile pour l’adapter au format PC avec des optimisations notables.
Spécifications attendues du Kirin X90 :
- Architecture 10 cœurs en configuration 4+4+2
- 20 threads grâce au support du multithreading simultané
- Support des algorithmes de cryptographie chinois SM3 et SM4
- Compatibilité mémoire LPDDR5-6400 jusqu’à 32 Go sur un bus de 128 bits
- Bande passante mémoire estimée à 100 Go/s
- Support de SSD jusqu’à 2 To
- 3 ports USB-4 pour une connectivité moderne
- GPU intégré : 10 cœurs graphiques « Ma Liang 920 » (non confirmé)
Ces caractéristiques placeraient le Kirin X90 dans la même ligue que certains processeurs desktop milieu/haut de gamme, bien que les performances réelles restent à valider.
Une stratégie de verticalisation à la Apple
Ce lancement marque un tournant pour Huawei, qui déploie enfin son propre écosystème matériel + logiciel sur le segment PC. Jusqu’ici, la marque chinoise s’appuyait sur Windows et des puces Intel ou AMD pour ses ordinateurs portables. Avec HarmonyOS PC + Kirin X90, Huawei devient l’un des rares fabricants à contrôler toute la chaîne de valeur, à l’image d’Apple avec ses puces M-series.
Cette autonomie est stratégique pour le constructeur, surtout dans un contexte de sanctions américaines persistantes. En développant son propre OS, ses propres puces, et en favorisant des normes technologiques locales (comme SM3/SM4), Huawei se place en figure de proue de la souveraineté numérique chinoise.
HarmonyOS sur PC : plus qu’un simple clone de Windows ?
Bien que peu de détails aient filtré sur l’expérience utilisateur de HarmonyOS PC, on sait que Huawei souhaite offrir une interface fluide, unifiée et compatible avec ses smartphones, tablettes et objets connectés.
Les rumeurs évoquent :
- une interface centrée sur la productivité,
- une intégration poussée avec l’écosystème Harmony (comme HUAWEI Share, Super Device, etc.),
- des optimisations IA natives, notamment grâce à l’accélération NPU des puces Kirin.
L’objectif : proposer une alternative viable à Windows et macOS, notamment pour le marché chinois, tout en posant les bases d’un OS global indépendant des plateformes occidentales.
Des performances encore incertaines
Si Huawei semble avoir les ambitions techniques et la capacité de production pour lancer un processeur desktop performant, rien ne garantit pour l’instant que le Kirin X90 rivalisera avec les solutions d’Intel, AMD ou Apple.
L’absence d’informations sur la gravure du processeur, le TDP, ou les capacités graphiques précises invite à la prudence. Il faudra attendre des benchmarks indépendants pour juger de sa pertinence sur le marché.
Rendez-vous le 20 mai pour le lancement officiel
Huawei lèvera le voile sur son premier PC équipé d’HarmonyOS et du Kirin X90 le 20 mai 2025. Ce lancement pourrait redéfinir le paysage technologique chinois — voire mondial — si Huawei parvient à proposer une expérience stable, performante et bien intégrée.
Le Kirin X90 et HarmonyOS pour PC incarnent la nouvelle vision « tout intégré » de Huawei. Dans un monde de plus en plus fragmenté, la marque chinoise construit une alternative complète aux géants américains, avec des implications profondes pour l’industrie informatique mondiale.
La réussite de cette initiative dépendra autant des performances techniques que de l’écosystème logiciel, du support des développeurs et de l’accueil des utilisateurs.
