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Apple cède au DOJ et retire l’appli ICEBlock : Pression politique ou sécurité des agents ?

Apple cède au DOJ et retire l'appli ICEBlock : Pression politique ou sécurité des agents ?
Apple cède au DOJ et retire l'appli ICEBlock : Pression politique ou sécurité des agents ?

Apple a cédé aux pressions du Département de la Justice (DOJ) américain et supprimé de son App Store ICEBlock, une application qui permettait aux utilisateurs de signaler anonymement la présence d’agents de l’immigration (ICE).

L’administration Trump affirmait que l’app mettait en danger la vie des agents fédéraux et risquait de faciliter la fuite de migrants sans papiers.

ICEBlock : Un retrait exigé par le DOJ

Pam Bondi, procureure générale, a confirmé sur Fox News avoir demandé directement à Apple le retrait de l’application. « ICEBlock est conçue pour mettre en danger des agents qui ne font que leur travail. La violence contre les forces de l’ordre est une ligne rouge intolérable », a-t-elle déclaré. Quelques heures plus tard, Apple a exécuté la demande.

Dans un communiqué, la firme justifie sa décision : « Nous avons créé l’App Store pour qu’il reste un espace sûr et de confiance. Sur la base d’informations reçues des forces de l’ordre concernant les risques liés à ICEBlock, nous avons retiré cette application ainsi que d’autres similaires ».

Une appli controversée

Lancée en avril par Joshua Aaron, ICEBlock permettait aux utilisateurs de placer un pin sur une carte pour signaler la présence d’agents ICE. Une notification était alors envoyée aux personnes dans un rayon de moins de 10 km, potentiellement utile aux migrants pour éviter les contrôles.

En juillet, l’application figurait déjà parmi les plus téléchargées de l’App Store. Mais, son usage a pris une tournure dramatique : la semaine dernière, un tireur a attaqué un centre ICE au Texas, tuant plusieurs détenus. Selon les enquêteurs, il utilisait ICEBlock et d’autres applis similaires pour surveiller les déplacements des agents.

Tim Cook sous la pression de Trump

Ce retrait illustre aussi la relation ambivalente entre Apple et la Maison-Blanche. Tim Cook a multiplié les gestes envers Donald Trump, allant jusqu’à lui offrir l’été dernier une pièce en verre signée Corning montée sur une base en or 24 carats. Objectif : éviter que l’iPhone ne soit frappé de lourds tarifs douaniers, puisque l’appareil est assemblé en Chine et en Inde avant d’être importé aux États-Unis.

Pour certains juristes, cette affaire est préoccupante. Alejandra Caraballo, enseignante à la Harvard Cyberlaw Clinic, parle de « implications inquiétantes » : « Le risque est de voir l’administration faire pression sur Apple pour censurer toute application qui ne lui plaît pas, sous la menace de sanctions économiques ou douanières »/

À noter que ICEBlock n’a jamais été disponible sur Android : l’app n’avait pas été listée sur le Google Play Store.

En clair, Apple se défend d’avoir voulu protéger ses intérêts commerciaux, mais ce retrait illustre bien la ligne de crête sur laquelle évoluent les grandes plateformes tech, tiraillées entre pressions politiques, enjeux sécuritaires et libertés d’expression.

Tags : AppleDOJICEBlock
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.