La domination sans partage de ChatGPT n’est plus aussi évidente. Selon un récent instantané de trafic web publié par Similarweb, la montée en puissance de Gemini redessine progressivement le paysage de l’IA générative.
En l’espace de douze mois, l’assistant de Google a fortement accru sa part d’usage, signalant un marché qui commence à se fragmenter… et à se normaliser.
Des chiffres qui racontent un basculement
D’après les données de Similarweb, la part de trafic web de Google Gemini est passée de 5,4 % à 18,2 % sur un an. Une progression rapide, presque linéaire, qui contraste avec l’évolution de OpenAI ChatGPT, dont la part recule de 87,2 % à 68 % sur la même période — une chute de 19 points.
La lecture est relativement simple : l’avance initiale de ChatGPT s’érode à mesure que les usages se diversifient. Le marché n’est plus un monopole de fait, mais un espace concurrentiel où les grandes plateformes commencent à capter des comportements récurrents.
Gen AI Website Traffic Share, Key Takeaways:
→ Gemini is approaching the 20% share benchmark.
→ Grok’s momentum continues.
→ ChatGPT drops below the 70% mark.🗓️ 12 Months Ago:
ChatGPT: 87.2%
Gemini: 5.4%
Perplexity: 2.0%
Claude: 1.6%
Copilot:… pic.twitter.com/uyXnFJbxgV— Similarweb (@Similarweb) December 25, 2025
L’avantage clé de Gemini : être partout, tout le temps
Si Gemini progresse aussi vite, ce n’est pas uniquement une question de qualité de réponses. C’est surtout une question de distribution.
Google mise sur une intégration profonde et systématique de Gemini dans ses produits du quotidien : Search, Chrome, Android, Workspace. L’assistant ne se présente plus comme un outil à part, mais comme une couche transversale, disponible là où la question surgit naturellement.
Autrement dit, Gemini ne demande pas à l’utilisateur de changer d’outil. Il s’invite dans le workflow existant. À mesure que l’IA devient un réflexe plutôt qu’une expérimentation, cette proximité peut peser autant — sinon plus — que la performance brute d’un modèle sur un prompt donné.
Copilot rappelle que la distribution ne fait pas tout
Les mêmes données de Similarweb apportent toutefois un contre-exemple éclairant. Microsoft Copilot, pourtant intégré nativement à Windows et Edge, stagne, voire recule légèrement, passant de 1,5 % à 1,2 % de part de trafic.
Cette stagnation agit comme un rappel stratégique : être préinstallé ouvre la porte, mais ne garantit pas l’adoption. L’usage répété se gagne par la pertinence perçue, la fluidité et l’utilité concrète. Là où Gemini semble transformer sa présence omniprésente en habitudes durables, Copilot peine encore à dépasser le stade de l’essai ponctuel.
Ce que cette dynamique dit du futur proche
Si la tendance se confirme, elle révèle une mutation plus profonde : les utilisateurs privilégient l’IA la plus proche de leur quotidien, celle qui s’insère sans friction dans leurs outils existants. La bataille ne se joue plus seulement sur « qui répond le mieux », mais sur « qui est là au bon moment ».
La vraie question, désormais, est double :
- La part de ChatGPT va-t-elle se stabiliser autour de ce nouveau plateau ?
- Ou Gemini continuera-t-il de grignoter du terrain à mesure que Google renforce son intégration dans ses écosystèmes clés ?
Dans cette course, la commodité devient un levier stratégique majeur. Et à ce jeu-là, Google semble déterminé à transformer son omniprésence historique en avantage décisif pour l’ère de l’IA générative.



