Meta Platforms Inc. vient d’annoncer une nouvelle étape majeure dans sa stratégie d’intelligence artificielle. Après avoir ouvert ses modèles Llama aux agences gouvernementales américaines, l’entreprise étend désormais leur disponibilité à plusieurs pays d’Europe et d’Asie, ainsi qu’à des organismes supranationaux comme l’Union européenne et l’OTAN.
Llama, une IA open source pour le secteur public
Conçu à l’origine comme un modèle open source en 2023, Llama a beaucoup évolué. La dernière génération, Llama 4 (lancée en avril 2025), intègre :
- des capacités multimodales (texte, image, audio),
- une architecture mixture-of-experts,
- et des fenêtres de contexte étendues pour traiter de vastes volumes de données.
Avec ces améliorations, Llama peut répondre à des besoins stratégiques comme :
- la cybersécurité,
- la détection de menaces en temps réel,
- l’analyse économique,
- ou encore la traduction multilingue pour les administrations.

Une expansion internationale
Meta a confirmé que l’accès sera progressivement étendu à des gouvernements en France, Allemagne, Italie, Japon et Corée du Sud. L’initiative s’appuie sur un modèle de partenariat qui simplifie les négociations individuelles.
Déjà aux États-Unis, via un accord avec la General Services Administration (GSA), les agences fédérales exploitent Llama pour automatiser certaines tâches administratives et renforcer la sécurité. Ce cadre est désormais reproduit à l’international.
Entre innovation et sécurité
Pour l’Europe, où la protection des données (RGPD) est une préoccupation majeure, Meta propose une intégration de Llama qui garantit l’anonymisation et la sécurisation des données.
En Asie, les cas d’usage portent sur la gestion des infrastructures et la réduction de la dépendance envers les solutions fermées proposées par des concurrents comme OpenAI ou Google.
Toutefois, certains experts soulignent les potentiels risques :
- biais dans les modèles,
- détournement pour des usages de surveillance,
- ou problèmes d’interopérabilité entre pays.
Meta insiste de son côté sur la communauté open source et la transparence, deux piliers censés renforcer la fiabilité et l’éthique de Llama.
Un tournant pour l’IA gouvernementale
L’intégration de Llama pourrait transformer la manière dont les États utilisent l’intelligence artificielle. Avec l’appui d’alliances comme l’OTAN, ces modèles pourraient renforcer la résilience collective face aux menaces technologiques.
En rendant ses modèles plus accessibles, Meta s’impose comme un acteur clé du mouvement en faveur d’une IA ouverte et collaborative, une alternative aux systèmes propriétaires fermés.
Avec cette extension, Meta cherche à démocratiser l’intelligence artificielle dans le secteur public mondial. Llama 4, déjà adopté dans des contextes stratégiques, pourrait devenir un standard pour les gouvernements en quête d’outils puissants, sécurisés et flexibles.
Si le pari réussit, cette initiative pourrait définir une nouvelle ère de l’IA open source appliquée à la gouvernance, tout en posant les bases d’une collaboration internationale sans précédent.


