Qualcomm n’avait pas menti. Quand la firme a dévoilé le Snapdragon 8 Elite Gen 5 en novembre, elle avait glissé une phrase passée presque inaperçue : un second modèle, plus « accessible », arriverait bientôt.
Ce chipset est désormais officiel, et il redessine la stratégie du fondeur. Le Snapdragon 8 Gen 5 n’est pas un dérivé affaibli du Elite.
C’est un nouveau marché, pensé comme un flagship premium, mais sans les excès de l’ultra haut de gamme. Un équilibre subtil entre puissance, efficacité et maîtrise des coûts.
Qualcomm change de philosophie : le « presque Elite » devient une catégorie à part entière
En surface, le Snapdragon 8 Gen 5 est la version assagie du 8 Elite. Mais, l’histoire est plus intéressante. Comme l’a confirmé Qualcomm, les deux puces partagent le même ADN : Oryon. Ce n’est pas un Snapdragon 8 « s » gonflé. C’est un 8 Elite… avec des curseurs stratégiquement abaissés :
- CPU Oryon avec accélération matricielle.
- Capacités IA multipliées.
- GPU à architecture « sliced ».
- Modem X80 avec satellite intégré.
- Support photo de niveau flagship.
Mais, le message implicite est limpide : Tout le monde n’a pas besoin de franchir le mur du 4,6 GHz. En revanche, tout le monde veut l’architecture de demain.
Et c’est exactement ce que propose Qualcomm.
CPU: même cerveau, fréquence abaissée — pour changer les règles du jeu
Le Snapdragon 8 Gen 5 embarque 2 cœurs Prime Oryon à 3,8 GHz (vs 4,6 GHz sur le Elite) et 6 cœurs Performance jusqu’à 3,32 GHz, ainsi qu’une accélération matricielle IA identique à celle du modèle Elite.
Résultat, +36 % de performances CPU vs le Snapdragon 8 Gen 3, +42 % d’efficacité énergétique et une logique simple : l’architecture compte plus que la fréquence.
Pour la première fois, Qualcomm assume totalement un flagship à deux vitesses : un ultra-premium (8 Elite) et un premium pragmatique (8 Gen 5).

GPU: la même architecture que le Elite… amputée d’un « slice », mais toujours redoutable
La GPU Adreno du Snapdragon 8 Gen 5 reprend la technologie la plus disruptive de Qualcomm cette année : l’architecture « sliced » : 3 slices sur le Elite et 2 slices sur le Gen 5.
Mais, les fondamentaux restent : ray tracing matériel, mesh shading, Game Super Resolution, gains de +11 % en performances vs 8 Gen 3 et 28 % d’efficacité énergique en plus.
Ce n’est pas l’arnaque d’un GPU au rabais. C’est une version optimisée, pensée pour ceux qui veulent du haut de gamme sans surpayer la puissance brute.
IA : Qualcomm confirme son virage vers les LLM embarqués
Le Snapdragon 8 Gen 5 reprend la philosophie du Elite : faire tourner de grands modèles IA directement sur le smartphone. Pour ce faire, on retrouve un NPU 46 % plus rapide que le 8 Gen 3, les mêmes optimisations INT2 et une même compatibilité avec l’exécution en local de LLM quantifiés.
C’est un tournant idéologique : l’IA embarquée n’est plus un bonus Premium. C’est un standard.
Photo : l’expérience Elite… sauf pour l’enregistrement 8K
Surprise : Qualcomm a réservé la 8K vidéo à son modèle Elite. Un choix assumé, presque politique.
Mais tout le reste est là, triple ISP 20 bits, dynamique multipliée par 4, triple caméra de 48+48+48 mégapixels native, 320 mégapixels instantané, une vidéo 4K à 120 fps, Night Vision 3,0, Audio Sense (audio zoom, réduction vent) et un traitement vidéo IA jusqu’à 4K à 60 fps.
Autrement dit : le Snapdragon 8 Gen 5 offre 99 % de l’expérience Elite… sauf si tu tournes un documentaire animalier en 8K.
Connectivité : un modem satellite, du Wi-Fi 7, du Bluetooth 6 — tout ce qu’il faut pour 2026
Le Snapdragon 8 Gen 5 embarque le modem X80, vu sur le Elite :
- 10 Gb/s en téléchargement
- 3,5 Gb/s en upload
- 5G mmWave
- Satellite intégré
- Support UWB (via FastConnect 7900)
- Wi-Fi 7 et Bluetooth 6,0
Le seul absent : le modem X85, réservé au Elite.
Mais dans la pratique ? Le X80 est déjà surdimensionné pour 99 % des usages.
OnePlus, Vivo, Motorola, iQOO : les premiers smartphones arrivent dans quelques semaines
Le lancement sera rapide. Très rapide. Les premières marques confirmées sont OnePlus, Vivo, iQOO et Motorola. Le premier smartphone attendu est le OnePlus Ace 6T, qui deviendra probablement le OnePlus 15R à l’international.
Un choix logique : OnePlus a toujours aimé les SoC qui maximisent les performances-perçues pour un coût contenu.
Qualcomm crée enfin une vraie hiérarchie dans le haut de gamme
Pendant des années, Qualcomm n’avait qu’une seule identité : un flagship par an, et un flagship « plus lite » à travers les versions « s ». En 2025, la stratégie change totalement.
Le nouveau schéma ressemble à ceci :
- Snapdragon 8 Elite → ultra-premium, record absolu
- Snapdragon 8 Gen 5 → flagship maîtrisé, mass-market premium
- Snapdragon 8s Gen 4 → milieu-premium/segment gaming
- Snapdragon 7 Elite/7 Gen → milieu de gamme ambitieux
Le message est limpide : le haut de gamme n’est plus une catégorie homogène. C’est une pyramide. Et, Qualcomm veut l’occuper toute entière.
Un SoC qui fait mieux que succéder au Snapdragon 8 Gen 3. Il change la définition même du « flagship Android ».
Le Snapdragon 8 Gen 5 n’est pas une « version downgradée ». C’est une version intelligemment calibrée. Un équilibre rare entre architecture de pointe, IA embarquée, puissance brute et efficacité.
Dans un marché où les smartphones à 999 € deviennent la norme, Qualcomm propose un chipset capable d’alimenter des appareils puissants — mais moins extravagants — sans sacrifier l’essentiel.
Une nouvelle catégorie est née : le « flagship raisonnable ». Et si l’on regarde le marché du premium Android depuis 3 ans… on avait désespérément besoin de ça.



