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Nothing Phone (3) : design transparent, réparabilité catastrophique selon iFixit

Récemment lancé comme le smartphone le plus ambitieux de la marque Nothing à ce jour, le Nothing Phone (3) se veut une alternative haut de gamme avec un design distinctif. Pourtant, derrière son esthétique soignée, le téléphone se révèle être un véritable cauchemar pour les réparateurs.

Et c’est le spécialiste iFixit qui le confirme dans une vidéo de démontage sans appel.

Dès le début de son analyse, iFixit attribue au Nothing Phone (3) un score de réparabilité de seulement 3 sur 10. Ce n’est pas le pire score possible, mais cela signifie clairement que la réparation de cet appareil sera complexe, coûteuse et parfois destructrice.

La raison principale ? Le démontage du téléphone implique souvent d’endommager visuellement le châssis. En effet, Nothing a choisi de dissimuler plusieurs vis cruciales sous des autocollants décoratifs, éléments clés du design « transparent » qui fait l’identité visuelle de la marque. Le problème, c’est que ces stickers sont facilement abîmés et quasi impossibles à repositionner proprement. Une simple opération de maintenance peut donc laisser des marques permanentes, ruiner l’esthétique, et vous forcer à cacher le tout avec une coque.

Phone (3) : Pas de manuel, pas de pièces : le double verrou

En plus de cette conception peu coopérative, Nothing n’a publié aucun guide de réparation officiel pour le Phone (3). Les réparateurs — même expérimentés — doivent donc « travailler à l’aveugle », augmentant les risques d’erreurs et de dommages irréversibles.

Autre point noir : la marque ne vend pas de pièces détachées officielles au public ni aux centres de réparation indépendants. Si vous cassez votre écran ou que vous devez changer la batterie, vous devrez vous tourner vers des composants d’occasion, ou pire, des pièces non officielles de qualité douteuse, souvent en provenance de fournisseurs tiers peu fiables.

Des choix qui contredisent l’image « responsable » de la marque

Ironie du sort, Nothing avait pourtant intégré un onglet permettant de retirer facilement la batterie, un bon point à première vue. Sauf que, selon iFixit, l’adhésif est mal conçu et la languette censée faciliter le retrait se casse trop facilement, rendant l’opération encore plus compliquée qu’avec une batterie fixe classique.

On pourrait penser que Nothing, une marque qui se veut différente, plus proche des utilisateurs et du mouvement « right to repair », aurait fait des choix plus responsables. Mais en l’absence de documentation, de pièces détachées et avec un design volontairement hostile à la maintenance, le Nothing Phone (3) est loin de ces valeurs.

Un design original… mais à quel prix ?

Le Nothing Phone (3) continue de séduire certains utilisateurs avec son look futuriste, ses LED personnalisables et son positionnement milieu-haut de gamme. Mais cette volonté d’esthétique avant tout se fait au détriment de la durabilité.

Et à une époque où la réparabilité devient un critère d’achat de plus en plus important — notamment en Europe, où de nouvelles législations imposent un indice de réparabilité — Nothing risque de se couper d’un public soucieux de l’impact écologique et économique de ses produits.

Le Nothing Phone (3) est beau… tant qu’il reste intact

En résumé, le Nothing Phone (3) brille par son originalité, mais déçoit profondément sur le plan technique. Son design, aussi séduisant soit-il, rend toute tentative de réparation risquée, coûteuse et souvent irréversible. Pour ceux qui envisagent de l’acheter, un conseil simple : investissez dans une bonne coque… et croisez les doigts pour ne jamais le faire tomber.

Tags : NothingPhone (3)
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.