Spotify vient de franchir une nouvelle étape dans le contrôle de l’âge de ses utilisateurs. Désormais, si vous ne parvenez pas à prouver que vous respectez l’âge minimum requis dans votre pays, votre compte risque tout simplement d’être désactivé… puis supprimé.
Cette mesure, pour l’instant limitée au Royaume-Uni, pourrait bien faire jurisprudence dans d’autres pays soumis à des régulations similaires.
Une vérification stricte avec Yoti, sous peine de suppression
Dès à présent, les utilisateurs britanniques peuvent recevoir une demande de vérification d’âge via l’application Yoti, un outil qui utilise la reconnaissance faciale pour estimer votre âge. Si l’algorithme vous juge trop jeune, vous serez alors invité à effectuer une vérification manuelle avec pièce d’identité.
Le processus est simple en apparence, mais strict : pendant que la vérification est en cours, votre compte Spotify est désactivé. Et si vous ne réussissez pas à prouver votre âge dans un délai de 90 jours, votre compte sera définitivement supprimé, avec toutes vos playlists, historiques et abonnements.
Une réponse aux nouvelles lois britanniques
Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’Online Safety Act, en vigueur au Royaume-Uni depuis juillet 2025. Cette loi impose aux plateformes numériques de vérifier l’âge des utilisateurs accédant à du contenu réservé aux adultes, notamment les vidéos explicites, les paroles offensantes ou encore certains podcasts sensibles.
Spotify n’est pas un cas isolé. D’autres géants du numérique, tels que YouTube, TikTok ou Instagram, renforcent également leurs contrôles d’accès à certains contenus, sous peine de sanctions par les autorités britanniques.
Que se passe-t-il si on refuse la vérification ?
Selon The Telegraph, les utilisateurs peuvent théoriquement refuser la vérification, mais avec des conséquences : ils seront alors bloqués pour tout contenu adulte. Autrement dit, vous pourrez continuer à écouter de la musique, mais certains titres ou clips classés 18+ vous seront interdits.
Le fonctionnement exact de cette alternative reste flou. Spotify n’a pas encore détaillé publiquement les critères précis déclenchant ces vérifications ou ce qu’il entend par « contenu adulte ». Il semble toutefois que l’âge minimum pour utiliser Spotify reste fixé à 13 ans, comme dans la plupart des pays.
Des mesures appelées à se généraliser ?
Pour l’instant, les utilisateurs français ne sont pas concernés. Aucune demande de vérification d’âge n’a encore été signalée hors du Royaume-Uni. Mais, la tendance pourrait évoluer rapidement. Des projets de loi similaires au KOSA (Kids Online Safety Act) sont actuellement à l’étude aux États-Unis, et la France a déjà engagé des réflexions sur la vérification d’âge pour les sites pour adultes.
Spotify pourrait donc étendre son dispositif à d’autres régions dès que les obligations légales évolueront, dans une logique de conformité anticipée
Un Spotify plus sûr, mais plus restrictif ?
Cette vérification d’âge, bien qu’inspirée par de bonnes intentions en matière de protection des mineurs, soulève plusieurs interrogations. Certains utilisateurs dénoncent une surveillance excessive, un risque pour la confidentialité des données, ou encore des désactivations injustifiées basées sur des erreurs d’algorithmes de reconnaissance faciale.
D’autres saluent l’initiative, estimant qu’il était temps que les plateformes prennent leurs responsabilités vis-à-vis des jeunes publics.
Quoi qu’il en soit, Spotify ouvre un nouveau chapitre dans la régulation des contenus numériques, et ce qui se passe aujourd’hui au Royaume-Uni pourrait devenir la norme mondiale demain.
