Après avoir cédé une grande partie de ses fréquences à AT&T pour 23 milliards de dollars, Echostar vient d’annoncer un nouvel accord majeur : la vente d’une autre partie de son spectre à SpaceX pour 17 milliards de dollars.
Cette opération permet à l’entreprise d’Elon Musk de renforcer son service Starlink Direct-to-Cell et d’accélérer son ambition de mettre fin aux « zones blanches » mobiles.
La transaction s’élève à 17 milliards de dollars. La moitié sera réglée en numéraire, soit 8,5 milliards, et l’autre moitié en actions SpaceX, qui ne sont pas cotées en bourse. En complément, SpaceX accepte de prendre à sa charge près de 2 milliards de dollars d’intérêts liés à la dette d’Echostar jusqu’en 2027.
Immédiatement après l’annonce, le titre Echostar a bondi de 17 %, tandis que les actions de T-Mobile et d’AT&T ont légèrement reculé en bourse.
Ce que gagne SpaceX
Avec ce spectre supplémentaire — notamment les bandes AWS-4 à 2 GHz et H-Block — SpaceX pourra opérer sans dépendre de fréquences louées à d’autres opérateurs comme T-Mobile. Ce nouvel actif s’ajoute à une constellation de plus de 8 000 satellites déjà lancés, dont 600 seulement depuis janvier 2024 et qualifiés de « pylônes cellulaires dans l’espace ».
Grâce à cette acquisition, Starlink promet une capacité de service multipliée par cent et une meilleure couverture pour tous les utilisateurs.
Les abonnés de Boost Mobile, propriété d’Echostar, bénéficieront désormais d’un accès direct au réseau satellite Starlink. En revanche, la vente des fréquences compromet définitivement le projet initial d’Echostar de construire un réseau 5G autonome. Boost reste donc un opérateur hybride, dépendant de la couverture d’AT&T pour ses appels et ses données.
Le rôle de la FCC
Le président de la FCC, Brendan Carr, avait déjà critiqué Echostar pour avoir « stocké » son spectre sans l’exploiter réellement, et il menaçait de lui retirer ses licences. Le régulateur a donc accueilli cette cession de manière positive. Selon la FCC, ces accords avec AT&T et SpaceX ont le potentiel de « stimuler la concurrence, d’apporter des services innovants à des millions d’Américains et de renforcer le leadership des États-Unis dans la connectivité nouvelle génération. »
Pour AT&T, ces acquisitions consolident son spectre terrestre et renforcent son réseau 5G. Pour SpaceX, l’opération marque une avancée majeure dans la fusion du spatial et des télécoms, en permettant d’offrir une couverture mobile mondiale.
Boost Mobile, en revanche, perd toute chance de devenir le quatrième grand opérateur américain, mais gagne un accès inédit au réseau satellite de Starlink. Pour les consommateurs, cette alliance pourrait se traduire par une couverture plus fiable, notamment dans les zones rurales et isolées.



