Alors que l’économie mondiale reste incertaine et que les consommateurs se montrent de plus en plus prudents avec leurs dépenses, qui aurait parié sur le triomphe d’un smartphone à 2 000 € ? Certainement pas la majorité des analystes. Et pourtant, le Galaxy Z Fold 7, dernier-né des pliables haut de gamme de Samsung, fait un démarrage si fort qu’il met déjà l’ensemble de la chaîne de production sous tension.
Des précommandes qui dépassent les prévisions les plus optimistes
Dévoilé le 9 juillet, le Galaxy Z Fold 7 dépasse toutes les attentes de Samsung en matière de ventes. Le géant sud-coréen tablait sur 2,4 millions d’unités produites pour 2025, un objectif déjà plus ambitieux que les 2,2 millions de Z Fold 6 écoulés en 2024. Pourtant, les premières semaines laissent penser que ce chiffre pourrait être insuffisant.
Des marchés stratégiques comme l’Inde, la Corée du Sud et la Chine affichent déjà des précommandes largement supérieures à celles de la génération précédente.
Si cette dynamique se confirme lors de la phase de commercialisation mondiale, Samsung devra revoir ses plans de production à la hausse… ce qui ne sera pas une mince affaire.
Une chaîne d’approvisionnement sous pression
Produire plus n’est pas aussi simple que de pousser un bouton. Le design ultra-mince du Galaxy Z Fold 7, combiné à la sophistication de ses composants internes, rend son assemblage complexe. De nombreux fournisseurs, engagés sur des volumes bien précis, pourraient peiner à suivre le rythme.
Recalibrer toute une chaîne de production en cours d’année est risqué, coûteux, et parfois même impossible à court terme.
Pendant ce temps, le Galaxy Z Flip 7 peine à convaincre
Le contraste est saisissant avec son petit frère, le Galaxy Z Flip 7, qui affiche une dynamique beaucoup plus timide. Samsung table sur 2,3 millions d’unités vendues cette année pour ce modèle à clapet, un chiffre en léger retrait par rapport au Flip 6. Pire encore, la version « abordable » Z Flip 7 FE, censée élargir la cible, pourrait peiner à atteindre les 700 000 unités prévues, en raison d’un positionnement tarifaire jugé trop élevé et d’un manque d’innovations marquantes.
En combinant les chiffres des trois modèles (Z Fold 7, Z Flip 7, Z Flip 7 FE), Samsung prévoit de vendre 6,1 millions de smartphones pliables en 2025. C’est exactement le même total que l’an dernier. Pourtant, la marque espérait initialement franchir la barre des 6,8 millions d’unités.
Ce statu quo montre que, malgré le carton du Z Fold 7, l’écosystème pliable de Samsung n’évolue pas vraiment en volume global. La performance d’un seul modèle ne suffit pas à compenser la stagnation, voire la régression, des autres références.
Le Galaxy Z Fold 7, une vitrine technologique… mais pas sans limites
Le Galaxy Z Fold 7 incarne le summum du savoir-faire de Samsung : écran intérieur de 8 pouces, finesse remarquable, robustesse renforcée, charnière Armor FlexHinge, cadre en aluminium renforcé et étanchéité IP48. Il a même survécu à des tests extrêmes incluant congélation, immersion dans une rivière ou encore des chutes répétées, sans dysfonctionnement majeur.
Mais à 2 100 €, il reste un produit de niche. Son succès ne signifie pas une adoption massive des smartphones pliables, mais bien une capacité de Samsung à séduire une clientèle premium exigeante.
Une victoire partielle pour Samsung
Le Galaxy Z Fold 7 dépasse les espérances. Mais son succès est trop isolé pour faire oublier les difficultés du reste de la gamme pliable. Samsung se retrouve dans une situation paradoxale : un produit trop populaire pour être produit en quantité suffisante, et d’autres modèles qui peinent à justifier leur existence face à une concurrence féroce et des consommateurs de plus en plus sélectifs.
La question désormais est de savoir si le Fold 7 est un feu de paille ou le début d’un nouveau cycle pour les smartphones pliables haut de gamme. Une chose est sûre : Samsung va devoir revoir sa stratégie produit et logistique s’il souhaite capitaliser sur cette surprise… durablement.



