Alors que la concurrence entre OpenAI, Google et Adobe s’intensifie dans le secteur de la création par intelligence artificielle, Adobe contre-attaque avec de nouvelles fonctionnalités innovantes dans son outil Firefly. Lors de son annonce récente, la firme de San José a dévoilé des outils de génération sonore par onomatopées vocales et un contrôle avancé du rendu vidéo généré, qui visent à séduire les vidéastes, créateurs de contenu et monteurs professionnels.
Adobe Firefly : Des effets sonores générés… à la voix !
Baptisée « Generate Sound Effects », cette nouvelle fonctionnalité (actuellement en version bêta sur l’application Firefly) permet de créer des effets sonores en mariant texte et bruitage vocal improvisé.
Concrètement, vous pouvez charger une vidéo de cheval trottant sur une route, écrire « sabots sur béton » dans le champ texte… et Firefly vous proposera quatre variations sonores synchronisées à votre vidéo.
C’est une approche ludique et intuitive, qui s’inspire du prototype Project Super Sonic, présenté par Adobe lors de l’événement Adobe MAX en octobre dernier. L’outil ne permet pas de générer des dialogues, mais il est capable de produire toute une gamme de bruitages : bruits de pas, craquements de branches, fermetures éclair, ainsi que des ambiances naturelles ou urbaines.
C’est aussi une réponse directe aux limitations observées dans les outils concurrents, comme Veo 3 de Google, dont les capacités audio restent limitées en comparaison.
Un meilleur contrôle sur la génération vidéo avec Firefly
En parallèle, Adobe ajoute de nouvelles commandes avancées à son outil Text-to-Video dans Firefly. Désormais, vous pouvez :
- Utiliser la référence de composition vidéo : il suffit d’importer une vidéo dont la mise en scène vous plaît, et l’IA s’en inspirera pour générer une séquence fidèle à cette composition visuelle.
- Définir un cadre de départ et un cadre final (keyframe cropping) : l’utilisateur peut importer deux images (ex : premier et dernier plan) et demander à Firefly de générer une vidéo fluide entre les deux.
- Choisir parmi plusieurs styles visuels prédéfinis : claymation, anime, art vectoriel, animation 3D, et autres.

Ces presets stylistiques permettent de gagner du temps et d’uniformiser le rendu, même si le réalisme reste encore perfectible. Lors d’une démo en direct, par exemple, le style « claymation » a davantage évoqué une animation 3D basique des années 2000 qu’un véritable rendu pâte à modeler. Adobe reconnaît ces limites, mais promet des améliorations régulières.
Adobe Firefly : une plateforme ouverte… mais encore perfectible
Ces nouvelles fonctionnalités s’intègrent uniquement au modèle vidéo maison d’Adobe Firefly, mais la compatibilité avec d’autres IA vidéo tierces est en cours de développement. Alexandru Costin, responsable de l’IA générative chez Adobe, a précisé que les mêmes contrôles et styles pourront à l’avenir s’appliquer à des modèles externes, renforçant ainsi la position d’Adobe comme hub central pour la création assistée par IA.
Malgré une technologie de génération brute encore en retrait face à OpenAI (Sora) ou Google (Veo), Adobe capitalise sur son expertise logicielle, son interface familière, et son intégration au sein de l’écosystème Creative Cloud. Ce positionnement hybride — entre création artistique et IA générative multimodale — est ce qui pourrait bien faire sa force à long terme.
Une IA créative au service des professionnels
Avec ces outils, Adobe Firefly se démarque en apportant une expérience plus ludique, plus maîtrisée, et surtout plus intuitive pour les créateurs de contenu visuels et sonores. De la synchronisation vocale d’effets sonores à la génération de vidéos contrôlées image par image, Adobe prouve qu’il veut garder sa place de référence dans l’univers de la création numérique, même face à des géants de l’IA plus avancés sur le plan technologique.
La question reste de savoir si ces fonctionnalités séduiront un public professionnel en quête de qualité, ou un public plus large attiré par la facilité d’usage. Une chose est certaine : la bataille de la créativité augmentée par l’IA ne fait que commencer.



