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Nvidia veut reprendre ses ventes en Chine avec ses puces H20 malgré l’embargo américain

Nvidia veut reprendre ses ventes en Chine avec ses puces H20 malgré l’embargo américain
Nvidia veut reprendre ses ventes en Chine avec ses puces H20 malgré l’embargo américain

Le géant américain, leader mondial incontesté des processeurs graphiques et des accélérateurs d’intelligence artificielle, Nvidia, prépare son grand retour sur le marché chinois, malgré les restrictions imposées par les États-Unis.

Selon une déclaration officielle publiée dans la nuit du 13 juillet, l’entreprise a déposé une demande de licence auprès du gouvernement américain afin de pouvoir exporter à nouveau ses puces H20 vers la Chine.

Nvidia, une interdiction qui a favorisé Huawei

Pour rappel, depuis plusieurs mois, les États-Unis interdisent à Nvidia de vendre ses puces les plus puissantes à la Chine, dans le cadre d’un contrôle stratégique visant à limiter l’accès de Pékin aux technologies de pointe. Ces restrictions, initiées sous l’administration Trump puis renforcées sous celle de Joe Biden, visent à freiner le développement militaire et technologique chinois, notamment dans le domaine de l’IA.

Mais ce choix a eu un effet contre-productif : Huawei a profité de la situation pour prendre des parts de marché avec ses propres puces Ascend, conçues en interne. De nombreuses entreprises chinoises, qui se seraient normalement tournées vers les GPU de Nvidia, se sont donc rabattues sur les solutions nationales.

Les puces H20 : une version « bridée » autorisée en Chine

Les puces H20 que Nvidia espère pouvoir livrer en Chine sont les plus puissantes que la législation américaine autorise à exporter. Elles restent toutefois moins performantes que celles vendues sur les marchés occidentaux. Ce compromis vise à répondre aux besoins industriels chinois tout en respectant les limitations américaines.

Jensen Huang, PDG de Nvidia, est actuellement à Pékin, où il doit intervenir lors d’un événement majeur. Dans un communiqué, l’entreprise indique : « Le gouvernement américain nous a assuré que les licences seront accordées. Nvidia espère commencer les livraisons rapidement ».

Une demande chinoise toujours aussi forte

Selon plusieurs rapports, les entreprises technologiques chinoises s’apprêtent à passer commande dès l’obtention des autorisations. Parmi les plus intéressées, on retrouve des géants comme ByteDance (maison-mère de TikTok) et Tencent. Ces commandes seront toutefois soumises à validation par le gouvernement américain, ce qui ajoute une couche d’incertitude.

Malgré la montée en puissance de concurrents locaux, les solutions Nvidia restent largement préférées pour leur compatibilité avec la plateforme CUDA (Compute Unified Device Architecture). Cette technologie exclusive permet une gestion extrêmement performante du calcul parallèle, indispensable pour l’IA générative, l’analyse de données, la recherche médicale, etc.

Avec 13 % de son chiffre d’affaires mondial provenant du marché chinois, soit 17 milliards de dollars pour l’exercice fiscal clos en janvier 2025, Nvidia ne peut pas se permettre de rester exclu du plus grand marché asiatique. Jensen Huang l’a affirmé lui-même : sans la Chine, Nvidia pourrait perdre sa position dominante dans l’IA au profit d’acteurs chinois en pleine expansion.

Nvidia rassure les investisseurs

En réaction à cette annonce, le cours de l’action Nvidia a bondi de près de 4 %, atteignant 170,60 dollars. L’entreprise pèse désormais plus de 4 160 milliards de dollars en capitalisation boursière, consolidant sa place parmi les entreprises technologiques les plus influentes au monde, aux côtés d’Apple et Microsoft.

Une question géopolitique complexe

L’issue de cette situation soulève un véritable dilemme stratégique :

  • D’un côté, autoriser Nvidia à vendre ses puces pourrait profiter aux États-Unis économiquement, en maintenant leur avance technologique via le secteur privé.
  • De l’autre, cela risque d’accélérer le développement des IA chinoises, ce que Washington cherche précisément à éviter.

La décision finale sur l’octroi des licences aura donc des implications majeures, à la fois économiques, technologiques et géopolitiques.

Le cas Nvidia illustre parfaitement la complexité de l’affrontement technologique entre les États-Unis et la Chine. Si les restrictions ralentissent l’exportation de technologies sensibles, elles ouvrent aussi la voie à des alternatives locales. Nvidia, de son côté, semble bien décidé à trouver un équilibre entre conformité réglementaire et croissance mondiale, avec la Chine toujours en ligne de mire.

 

 

 

Tags : chineNvidia
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.