Les traqueurs Bluetooth comme Tile ou AirTag sont conçus pour retrouver ses clés ou son sac perdu. Mais entre de mauvaises mains, ils peuvent vite devenir des outils de harcèlement.
Et, selon une nouvelle étude, les Tile seraient particulièrement vulnérables à un usage malveillant.
Tile : Une faille qui permet de suivre n’importe qui
Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont découvert que chaque traqueur Tile diffuse en permanence deux informations non chiffrées :
- une adresse MAC statique (qui ne change jamais),
- et un identifiant unique.
Résultat : n’importe qui équipé d’un simple récepteur radio peut intercepter ces signaux et suivre à la trace le propriétaire du Tile. Même si l’ID change régulièrement, l’adresse MAC reste fixe et agit comme une véritable empreinte numérique du traqueur.
Un risque de surveillance de masse
Le problème ne s’arrête pas là. Quand un Tile est localisé via le réseau d’utilisateurs ou les appareils Amazon Sidewalk, ces données (emplacement, MAC, identifiant) sont transmises… sans chiffrement aux serveurs de Tile.
Selon les chercheurs, cela signifie que les informations sont probablement stockées en clair, laissant la porte ouverte à un scénario inquiétant : la possibilité d’une surveillance massive des utilisateurs par l’entreprise elle-même.

Des protections anti-harcèlement quasi inexistantes
Tile met pourtant en avant sa fonction Scan and Secure, censée détecter les balises inconnues qui vous suivent. Mais, là encore, la réalité est décevante :
- contrairement à Apple ou Samsung, qui effectuent des scans automatiques en arrière-plan,
- Tile exige un scan manuel de 10 minutes, que l’utilisateur doit lancer lui-même.
Encore plus inquiétant : avec le mode Anti-Theft, un propriétaire peut rendre son Tile totalement invisible aux scans de sécurité. Officiellement, l’option vise à décourager le vol, mais entre de mauvaises mains, elle se transforme en arme idéale pour les harceleurs.
Une réponse floue de Tile
Les chercheurs affirment avoir contacté Life360, maison mère de Tile, dès novembre dernier. Mais depuis février, plus aucun échange. La société n’a pas confirmé si elle comptait corriger ces failles.
En attendant, une chose est sûre : l’utilisation de Tile représente aujourd’hui un vrai risque pour la vie privée, bien plus que ses concurrents.
Un traqueur… qui vous traque
Ce rapport est un coup dur pour Tile, déjà moins populaire que les AirTag d’Apple. Car si la promesse d’un petit gadget pour retrouver vos affaires est séduisante, elle se transforme vite en outil de surveillance à grande échelle.
À défaut de correctifs rapides, il pourrait bien être temps de laisser vos Tile au fond du tiroir.



