Dix ans après avoir révolutionné la smartwatch, Pebble s’apprête (peut-être) à recommencer. Dans le paysage des wearables, où Apple et Samsung se disputent le haut du panier à coups de capteurs et d’IA, une marque continue de susciter une affection presque irrationnelle : Pebble.
L’entreprise qui a lancé la première smartwatch « moderne » avant tout le monde, puis s’est effondrée après son rachat par Fitbit en 2016, semble prête à revenir là où personne ne l’attendait.
La nuit dernière, Pebble a publié un teaser énigmatique sur X : une silhouette ronde, minimaliste, accompagnée d’un rendez-vous fixé au 9 décembre. Une simple image… et Internet s’est enflammé. Pour une marque que l’on pensait définitivement enterrée, l’effet est saisissant.
Pebble : Une résurrection orchestrée par Eric Migicovsky
Ce comeback n’a pourtant rien d’improvisé. Depuis deux ans, Eric Migicovsky, fondateur historique de Pebble, reconstruit patiemment la marque sous une nouvelle entité : Core Devices.
Objectif :
- retrouver les fondamentaux Pebble (simplicité, autonomie, écran e-paper),
- proposer des produits durables,
- et surtout rendre l’écosystème open source, afin qu’aucune acquisition ne puisse jamais le tuer à nouveau.
En novembre, Migicovsky a franchi un cap audacieux : ouvrir 100 % du code Pebble, du firmware aux apps mobiles, en passant par les schémas matériels.
Une décision saluée par la communauté Rebble — ces passionnés qui depuis 2018 maintiennent l’écosystème Pebble en vie grâce à des serveurs alternatifs.
Pebble n’est plus une marque : c’est un mouvement.
Le teaser du 9 décembre : vers un retour du Pebble Time Round ?
Selon certaines sources, l’image publiée sur X pointe vers une version modernisée de la Pebble Time Round, la montre la plus élégante jamais sortie par la marque.
https://t.co/baK9I8A7Ff 👀 pic.twitter.com/PMj3U4kHUb
— Pebble (@Pebble) December 7, 2025
Le visuel suggère un cadran rond ultra-fin, un design épuré mais familier, de nouvelles finitions plus modernes, et potentiellement un écran e-paper couleur amélioré.
La génération actuelle de Core Devices — les Core 2 Duo et Core Time 2 — atteint déjà un mois d’autonomie. Une prouesse, même pour Pebble. On imagine donc très bien un modèle « Round 2 » venant capitaliser sur ces avancées avec un e-paper couleur, de nouveaux capteurs de santé, un OS open source, et le retour du Pebble Appstore et de ses 15 000 watchfaces.
Une smartwatch qui ne cherche pas à devenir un mini-smartphone… mais à redevenir une montre intelligente, littéralement.
Une alternative radicale au modèle Apple–Samsung
À l’heure où l’Apple Watch Series 11 analyse la tension artérielle et où Samsung pousse toujours davantage de capteurs, Pebble prend la direction opposée : pas de surenchère, pas de cloud obligatoire, et pas de collecte massive de données.
Juste une montre qui affiche l’heure en permanence, tient un mois sur batterie, gère les notifications, respecte la vie privée, et peut être réparée, modifiée, hackée. C’est exactement ce que recherchent les utilisateurs fatigués par l’obsolescence logicielle, l’autonomie famélique et la sur-complexité des wearables modernes.
Nostalgie, communauté… et stratégie
Le retour de Pebble coche toutes les cases de la nostalgie tech des années 2010. Mais, il va plus loin : il propose un modèle économique anti-silicon-valley. Pas de verrouillage propriétaire. Pas de dépendance à un store centralisé. Pas de serveurs critiques pouvant disparaître du jour au lendemain.
Le futur de la marque repose sur un écosystème où les développeurs créent librement, les utilisateurs contrôlent leurs appareils, et les montres continuent de fonctionner… même en cas de faillite.
C’est précisément ce qui manquait à Pebble avant 2016.
Un retour qui pourrait secouer le marché des wearables
Pebble n’aura jamais la puissance marketing d’Apple ou Samsung. Mais, elle a quelque chose qu’eux n’auront jamais : une communauté qui veut que la marque existe.
Déjà, les réseaux sociaux se déchaînent. Les fans historiques espèrent une renaissance complète, les développeurs discutent déjà des premières apps open source et les analystes y voient une montée du « tech durable et modifiable ». Sur X, les réactions à la fuite oscillent entre nostalgie et excitation pure.
Dans un monde saturé d’écrans agressifs, Pebble revient avec une promesse simple : une technologie qui ne crie pas, qui accompagne, qui dure.
Rendez-vous dans la journée. Pebble pourrait bien écrire son second chapitre.


