Le trafic aérien mondial a été fortement perturbé après que Airbus a ordonné l’arrêt immédiat de milliers d’avions de la famille A320. En cause : une vulnérabilité logicielle liée à l’exposition à un intense rayonnement solaire, capable de corrompre des données essentielles au contrôle de l’appareil.
Cette faille a été identifiée après un incident survenu le 30 octobre sur un vol JetBlue entre Cancun et Newark. L’avion, un A320, aurait perdu de l’altitude de manière soudaine avant de se dérouter vers Tampa pour un atterrissage d’urgence. Cet événement a déclenché une enquête technique approfondie, dont les conclusions ont forcé Airbus à prendre des mesures immédiates.
Airbus A320 : Une mise à jour urgente, 6 000 appareils concernés
Airbus a annoncé vendredi qu’environ 6 000 avions de la famille A320 — les A318, A319, A320 et A321 — devaient cesser de voler jusqu’à l’installation d’un correctif logiciel ou d’un retour à une version antérieure plus stable.
La FAA (autorité américaine de l’aviation civile) a publié une directive de navigabilité d’urgence, imposant la modification du logiciel avant toute remise en service. Une partie plus restreinte de la flotte nécessite également des changements matériels plus lourds.
Malgré l’ampleur du problème, l’avionneur a avancé très vite : plus de 5 000 appareils ont été corrigés en moins de 24 heures, grâce à une mise à jour à distance pour la majorité d’entre eux.
Combien d’avions restent encore cloués au sol ?
Les premières estimations évoquaient près de 1 000 avions pouvant rester immobilisés durablement. Mais, les mises à jour rapides réalisées dans la nuit de vendredi à samedi ont réduit ce chiffre à environ une centaine d’appareils toujours en attente d’intervention.
Certaines compagnies restent néanmoins très affectées :
- Avianca (Colombie) : plus de 70 % de sa flotte concernée, perturbations annoncées pour au moins dix jours.
- Inde : 68 avions encore en attente de mise à jour.
- Plusieurs compagnies low cost américaines utilisent massivement la famille A320, ce qui a entraîné quelques perturbations ponctuelles en plein week-end de Thanksgiving.
En Europe, les grands opérateurs semblent moins touchés :
- Air France affirme pouvoir transporter tous ses passagers, sauf sur certaines lignes régionales.
- Lufthansa et easyJet n’ont signalé aucune annulation liée à cet incident.
Que s’est-il réellement passé ?

Une faille liée au rayonnement solaire. Selon les analyses techniques, l’incident du vol JetBlue a révélé qu’une combinaison d’alignements spécifiques et d’une exposition à une forte radiation solaire pouvait altérer un flux de données déterminant pour les commandes de vol.
En d’autres termes, dans des conditions très rares mais possibles, une donnée critique pouvait être faussée ou corrompue, entraînant une réponse inappropriée du système.
Cette corruption logicielle peut impacter la stabilité de l’appareil, l’interprétation des commandes, et la gestion automatique de certaines séquences de vol.
Airbus n’a rapporté aucun autre incident majeur, mais la nature même du risque — rare mais potentiellement dramatique — a motivé une réaction immédiate.
Impact mondial sur le trafic aérien
La famille A320 est la plus vendue au monde, avec plus de 12 000 appareils livrés depuis sa mise en service en 1988 et environ 9 400 encore en activité. Une vulnérabilité sur un modèle aussi répandu provoque logiquement un effet domino sur le trafic mondial.
Heureusement, grâce aux mises à jour rapides, les perturbations sont restées limitées :
- Les vols long-courriers, majoritairement opérés sur d’autres modèles, n’ont pas été concernés.
- Les perturbations se sont surtout concentrées sur les vols court et moyen courrier en Europe, en Asie et en Amérique latine.
La réaction d’Airbus
Le constructeur a présenté ses excuses aux compagnies aériennes et aux passagers, affirmant que la sécurité reste la priorité absolue. L’avionneur a également insisté sur le fait que la majorité des correctifs est simple à appliquer, aucune autre flotte n’est concernée, et qu’un suivi continu est assuré pour les appareils nécessitant des interventions matérielles.
L’A320 est la colonne vertébrale du transport aérien mondial. Une faille affectant autant d’appareils est extrêmement rare.



