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OpenAI contraint de ne plus utiliser le mot « Cameo » dans l’application Sora

OpenAI contraint de ne plus utiliser le mot « Cameo » dans l’application Sora
OpenAI contraint de ne plus utiliser le mot « Cameo » dans l’application Sora

La frénésie autour de Sora vient de se heurter à un ralentisseur juridique. Un juge fédéral du district Nord de Californie a émis une ordonnance de restriction temporaire obligeant OpenAI à ne plus utiliser le mot « Cameo » dans son application vidéo — du moins jusqu’au 22 décembre, date d’expiration de la mesure.

Cette décision, signée par la juge Eumi K. Lee, fait suite à la plainte déposée par Cameo, la plateforme mondialement connue pour vendre des vidéos personnalisées réalisées par des célébrités.

Une affaire qui illustre les tensions de plus en plus vives entre les géants de l’IA et les titulaires de droits autour de l’image, des marques et des personnalités publiques.

OpenAI conteste : « On ne peut pas privatiser un mot du dictionnaire »

Sans surprise, OpenAI rejette fermement les accusations. L’entreprise explique à CNBC qu’elle refuse l’idée que quiconque puisse revendiquer l’exclusivité lexicale du mot « cameo », un terme couramment utilisé dans la culture populaire.

Elle insiste également sur un point clé : Sora ne repose pas sur la fonction « Cameo » pour générer des vidéos de personnalités.

En effet, les utilisateurs peuvent déjà créer des séquences mettant en scène des figures historiques comme Michael Jackson, des acteurs vivants en utilisant leurs noms de personnages, comme Walter White pour Bryan Cranston,… et tout cela sans utiliser le terme « Cameo » dans l’interface.

Pour OpenAI, cette flexibilité prouve que la fonctionnalité incriminée n’est ni centrale, ni un élément de branding destiné à parasiter celui du véritable service Cameo.

Là où le bât blesse : confusion, célébrités communes et mise en avant du terme

openai sora app

Le problème, selon Cameo, n’est pas le mot en lui-même… mais la manière dont Sora le met en scène. Quelques éléments qui aggravent la confusion potentielle. OpenAI capitalise le mot « Cameo » dans son interface, lui donnant un poids de fonctionnalité officielle. Des célébrités apparaissent sur les deux plateformes, comme Mark Cuban ou Jake Paul. L’usage visuel rappelle la communication de Cameo : « Votre Cameo est prêt », comme sur le service de vidéos personnalisées.

Pour Cameo, cela crée un « risque évident de confusion dans l’esprit du public ».

À noter : ce n’est pas le seul différend auquel OpenAI doit faire face autour de Sora. L’application OverDrive poursuit également l’entreprise, estimant que l’icône et le watermark de Sora sont trop proches de son propre branding.

OpenAI dans l’embarras : Sora affiche toujours l’appellation litigieuse « Cameo »

Pour l’heure, l’app mobile affiche encore le terme « Cameo », malgré l’ordonnance. OpenAI n’a pas confirmé si elle prévoyait de mettre à jour l’app immédiatement, contester la décision, ou négocier avec Cameo.

La contrainte étant temporaire, la situation pourrait évoluer très vite. Mais, cette affaire pose une question plus large : jusqu’où les modèles d’IA peuvent-ils s’inspirer de pratiques, lexiques ou esthétiques existants sans enfreindre les droits ?

Sora permet générer des vidéos réalistes de personnalités — vivantes ou mortes. Une capacité révolutionnaire… mais explosive d’un point de vue légal. Cameo, confronté à un modèle d’affaires où des vidéos IA pourraient concurrencer ses prestations humaines, ne peut pas se permettre de laisser passer une zone grise.

Les procès qui s’empilent autour de Sora — propriété intellectuelle, marques, droits à l’image — montrent à quel point l’écosystème juridique n’est pas prêt pour ce que les IA génératives déclenchent.

Et ce n’est que le début.

Tags : CameoOpenAISora
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.