Alors que Nvidia vient de devenir la société la plus valorisée du monde avec une capitalisation dépassant les 4 180 milliards de dollars, son PDG Jensen Huang ne cache pas son respect pour un concurrent inattendu : Huawei. Une déclaration qui a surpris, surtout dans le contexte tendu des relations entre les États-Unis et la Chine, notamment dans le domaine stratégique des semi-conducteurs.
Nvidia : de GPU pour gamers à moteur mondial de l’IA
Si vous connaissez Nvidia pour ses cartes graphiques destinées au gaming, sachez que ces mêmes GPU (processeurs graphiques) sont aujourd’hui au cœur de l’intelligence artificielle générative. Grâce à leur capacité à traiter des milliards de données en parallèle, les GPU sont devenus essentiels pour faire tourner des modèles d’IA, comme ceux utilisés par OpenAI ou Google DeepMind.
Cette transition stratégique vers l’IA a fait exploser la demande pour les puces Nvidia, et propulsé l’entreprise au sommet de Wall Street. Aujourd’hui, Nvidia détient entre 80 % et 90 % du marché des GPU pour l’IA, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’a pas de concurrents sérieux.
Huawei: le retour inattendu du géant sanctionné
Huawei, le géant chinois des télécoms et des smartphones, semblait hors jeu depuis les sanctions américaines de 2019, qui l’empêchent d’accéder aux technologies de pointe américaines. Pourtant, la firme est revenue sur le devant de la scène en 2023 avec le Mate 60 Pro, alimenté par une puce Kirin 9000S gravée en 7 nm par SMIC, le fondeur chinois.
Ce retour de Huawei dans la 5G, sans composants américains, a été perçu comme un exploit technologique. Et c’est précisément ce que Jensen Huang salue : la capacité de Huawei à innover malgré les restrictions.
Jensen Huang : « Des miracles technologiques dans leurs téléphones »
Dans une récente interview, le PDG de Nvidia a déclaré : « Si vous regardez de près les téléphones de Huawei, vous comprendrez les miracles technologiques qu’ils contiennent ». Il ajoute que Huawei a réalisé d’énormes progrès dans la conception de puces, non seulement pour ses smartphones, mais également dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la conduite autonome. Malgré le contexte géopolitique, Huang insiste :
« Ce sont nos concurrents, pas nos ennemis. Le monde est vaste, et je souhaite que nous continuions à rivaliser pendant de nombreuses années, dans le respect et l’admiration ».
Il serait naïf d’ignorer les zones d’ombre de Huawei : accusations d’espionnage, 16 chefs d’inculpation fédéraux aux États-Unis, proximité avec le Parti Communiste Chinois… Le passé judiciaire de l’entreprise reste chargé, et ses équipements sont toujours bannis aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale.
Mais Huang distingue la politique des capacités techniques. Et il n’est pas le seul à le faire : de nombreux utilisateurs saluent la qualité de fabrication, les performances photo et l’innovation des appareils Huawei, comme l’a prouvé récemment le Mate X5 ou encore le Mate XT, premier smartphone pliant à triple charnière.
Huawei vs Nvidia : deux visions du futur technologique
Ce duel symbolise deux grandes puissances technologiques à la croisée des chemins :
- Nvidia domine l’infrastructure logicielle et matérielle de l’IA mondiale ;
- Huawei veut devenir autosuffisant technologiquement, à la fois sur le hardware (puces, réseaux, smartphones) et le software (HarmonyOS, AppGallery).
Chacune avance avec une stratégie différente, mais avec un objectif commun : façonner le futur de la tech.
Le respect exprimé par Jensen Huang à l’égard de Huawei souligne une réalité fondamentale de l’univers tech : la concurrence n’exclut pas l’admiration, surtout lorsqu’elle se fonde sur des réussites techniques authentiques. Dans un monde polarisé par la géopolitique, la déclaration du PDG de Nvidia rappelle qu’il est possible de rivaliser avec élégance, tout en reconnaissant le talent de l’adversaire.
