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Intelligence Artificielle

Thinking Machines : Mira Murati lève 2 milliards de dollars pour une IA multimodale open source

Thinking Machines : Mira Murati lève 2 milliards de dollars pour une IA multimodale open source
Thinking Machines : Mira Murati lève 2 milliards de dollars pour une IA multimodale open source

Quelques mois après son départ retentissant d’OpenAI, Mira Murati, ex-directrice technique de l’entreprise derrière ChatGPT, revient sur le devant de la scène avec une annonce majeure.

Sa nouvelle société, Thinking Machines, vient de lever 2 milliards de dollars auprès d’investisseurs prestigieux, et prévoit de lancer prochainement un premier produit intégrant un important composant open source, pensé pour les chercheurs, les startups et les développeurs de modèles personnalisés.

Une vision ambitieuse : IA multimodale, ouverte et collaborative

Fondée en 2024 après la vague de départs qui a secoué OpenAI, Thinking Machines se donne une mission claire : créer une intelligence artificielle collaborative, multimodale, et accessible. L’idée est de bâtir des systèmes capables de comprendre le langage naturel, les images, les interactions humaines imparfaites, et d’en tirer une IA qui s’intègre harmonieusement dans notre manière naturelle d’interagir.

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), Murati décrit sa vision : « Nous construisons une IA multimodale qui fonctionne avec la façon dont vous interagissez naturellement avec le monde : par la conversation, la vision, et la collaboration ».

Pour accélérer le développement de ses ambitions, Thinking Machines vient de lever 2 milliards de dollars, menés par le fonds a16z (Andreessen Horowitz), avec la participation de NVIDIA, Accel, ServiceNow, Cisco, AMD, Jane Street, entre autres. Un soutien financier de poids qui traduit la confiance des investisseurs dans l’équipe de Thinking Machines, composée de figures majeures de la recherche en IA ayant contribué à des avancées telles que PPO, TRPO, GAE, ainsi qu’à des produits comme ChatGPT, Codex ou encore le système Character.ai.

Sarah Wang, partenaire chez a16z, a d’ailleurs déclaré : « Aucun autre groupe n’est mieux positionné pour faire progresser la frontière de l’IA ».

Un premier produit attendu dans les prochains mois

Le premier produit de Thinking Machines est attendu d’ici quelques mois, selon Murati. Il intégrera un volet open source important, conçu pour être utile aux chercheurs et aux startups développant leurs propres modèles. L’entreprise prévoit aussi de publier des documents scientifiques détaillés, des bonnes pratiques, ainsi que des mécanismes de sécurité comme le red teaming (tests adverses) et une surveillance post-déploiement.

Parmi les collaborateurs de Thinking Machines, l’excitation est palpable. Alexander Kirillov, ingénieur IA, décrit l’entreprise comme : « Le programme d’IA multimodale le plus ambitieux au monde ».

Cette annonce arrive alors qu’OpenAI vient de retarder la sortie de son propre modèle open source, prévue à l’origine pour cette semaine. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a justifié ce retard par la nécessité de réaliser des tests de sécurité supplémentaires : « Une fois les poids du modèle publiés, il est impossible de revenir en arrière. Nous voulons faire les choses correctement ».

Ce report a été perçu par la communauté tech comme un manque de clarté et de transparence, laissant un vide que Thinking Machines semble prêt à combler.

Un écosystème open source en pleine mutation

Thinking Machines s’inscrit dans une dynamique d’ouverture initiée par d’autres acteurs majeurs. En janvier 2025, la startup chinoise DeepSeek a marqué les esprits avec le lancement du modèle open source DeepSeek R1, qui combine performance, personnalisation et exécution locale sans serveur, séduisant les utilisateurs soucieux de confidentialité.

Dans cette lignée, Google a récemment publié un modèle open source puissant en réponse au succès de DeepSeek, et OpenAI s’est vu contraint de réagir. Mais la prudence d’OpenAI, combinée à la transparence affichée par Thinking Machines, pourrait redistribuer les cartes dans le paysage des fondations d’IA ouvertes.

Une IA conçue comme une extension de l’humain

Thinking Machines affiche une philosophie forte : l’IA doit être une extension du pouvoir d’agir humain, et non un substitut. Elle doit être distribuée aussi largement et équitablement que possible, avec des outils performants, sûrs, et accessibles.

L’entreprise met ainsi l’accent sur :

  • Une recherche appliquée, pensée pour devenir rapidement des produits concrets
  • Des outils d’infrastructure IA efficaces, mutualisant la performance GPU et la productivité des chercheurs
  • Une ouverture vers la communauté, avec un appel clair aux talents à rejoindre l’aventure

Un tournant stratégique pour l’IA open source

Alors que l’industrie de l’IA est encore dominée par des modèles propriétaires fermés (OpenAI, Anthropic, Google DeepMind), Thinking Machines fait le pari inverse : ouvrir la boîte noire, proposer des alternatives puissantes, et répondre aux attentes d’une communauté de développeurs de plus en plus exigeante.

Le timing de cette annonce, combiné à une levée record et une promesse concrète de produit, pourrait propulser Thinking Machines au centre de l’écosystème IA mondial. Une chose est sûre : la bataille des modèles open source ne fait que commencer.

Tags : Mira MuratiThinking Machines
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.