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Intelligence Artificielle

Gemini : Google permet désormais de vérifier si une vidéo a été générée par son IA

Gemini : Google permet désormais de vérifier si une vidéo a été générée par son IA
Gemini : Google permet désormais de vérifier si une vidéo a été générée par son IA

À mesure que les contenus générés par intelligence artificielle deviennent de plus en plus réalistes, distinguer le vrai du faux relève parfois de l’impossible. Google entend répondre à cette inquiétude croissante en étendant ses outils de transparence directement dans l’application Gemini. Désormais, il est possible de vérifier si une vidéo a été générée — en tout ou partie — par les modèles d’IA de Google.

Attention toutefois : cette fonctionnalité ne s’applique qu’aux contenus produits au sein de l’écosystème Google. Gemini ne prétend pas (encore) détecter les créations issues d’autres IA.

Une vérification simple, intégrée à Gemini

Le fonctionnement se veut volontairement accessible. Il suffit de :

  1. importer une vidéo dans Gemini,
  2. poser une question directe, par exemple : « Cette vidéo a-t-elle été générée à l’aide de l’IA de Google ? »

Gemini se charge ensuite de l’analyse en recherchant une signature invisible appelée SynthID.

SynthID : le filigrane invisible de Google

Au cœur du dispositif se trouve SynthID, la technologie de watermarking numérique développée par Google. Contrairement à un filigrane classique, SynthID est totalement imperceptible pour l’œil humain, est intégré directement dans les données du contenu, peut être détecté avec une grande précision par les outils internes de Google.

Gemini analyse l’intégralité du fichier : les images, la bande sonore, et la musique de fond.

Autrement dit, une vidéo peut très bien être réelle visuellement mais contenir une piste audio générée par IA, et Gemini sera capable de l’identifier.

Des résultats contextualisés, pas un simple verdict binaire

L’un des points forts de cet outil est la qualité des réponses fournies. Gemini ne se contente pas d’un simple oui ou non. Il explique ce qu’il a trouvé et localise précisément les segments concernés. Un exemple typique de réponse pourrait être : « SynthID détecté dans l’audio entre 10 et 20 secondes. Aucun SynthID détecté dans les éléments visuels ».

Ce niveau de détail est particulièrement précieux pour les journalistes, les créateurs de contenu, et les utilisateurs cherchant à vérifier l’authenticité d’une vidéo virale.

Des limites techniques à connaître

La fonctionnalité reste toutefois encadrée par certaines contraintes : taille maximale du fichier de 100 Mo, et durée maximale de 90 secondes. Il ne s’agit donc pas d’un outil destiné à analyser des films complets, mais il est parfaitement adapté aux vidéos courtes, aux extraits et aux contenus partagés sur les réseaux sociaux.

Cette nouveauté s’inscrit dans la continuité des efforts de Google en matière de transparence. Depuis 2023, SynthID est déjà utilisé pour les images générées par IA, et certains contenus audio.

Google affirme avoir filigrané plus de 20 milliards de contenus générés par ses outils depuis le lancement de la technologie. Cette généralisation permet à Gemini d’identifier quasi instantanément un contenu issu de ses propres modèles.

L’ajout de la vidéo et de l’audio marque donc une étape importante dans la stratégie du groupe.

Le grand point faible : une portée limitée à l’écosystème Google

Cependant, impossible d’ignorer la principale réserve : Gemini ne peut détecter que ce que Google a lui-même généré ou modifié. Si une image ou une vidéo provient d’un autre modèle d’IA, d’un outil open source, ou d’une plateforme concurrente, alors Gemini ne pourra rien confirmer ni infirmer.

Ce choix fait de l’outil un instrument de transparence interne, et non un détecteur universel d’IA. Google cherche avant tout à assumer la traçabilité de ses propres créations, et éviter que les utilisateurs aient recours à des services tiers.

Une avancée utile, mais pas une solution globale

Avec cette nouvelle fonctionnalité, Google facilite clairement l’identification de ses contenus générés par IA et renforce la crédibilité de Gemini comme assistant de confiance. Mais en l’absence de compatibilité inter-plateformes, il ne faut pas y voir un outil absolu contre la désinformation.

La transparence progresse — mais elle reste fragmentée, à l’image du paysage actuel de l’intelligence artificielle.

Tags : GeminiGoogleSynthID
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.