Elon Musk, PDG emblématique et souvent imprévisible de Tesla Inc., a encore une fois bouleversé le récit autour de son empire de véhicules électriques. Dans un récent post sur X, il a affirmé que près de 80 % de la valeur future de Tesla proviendrait du projet de robot humanoïde Optimus, et non plus des voitures ni même de la conduite autonome.
Those are the biggest factors.
~80% of Tesla’s value will be Optimus.
— Elon Musk (@elonmusk) September 1, 2025
Cette déclaration intervient dans un contexte de ralentissement des ventes de véhicules électriques et face à une concurrence accrue de BYD et des constructeurs historiques. Les analystes s’interrogent désormais : Tesla est-elle en train d’évoluer au-delà de l’automobile pour devenir une véritable entreprise d’IA et de robotique ?
Optimus : le pari de Tesla sur la robotique
Présenté en 2021, Optimus est un robot humanoïde conçu pour effectuer des tâches répétitives, à la fois en usine et dans la vie quotidienne. Elon Musk le décrit comme une révolution capable de générer des milliards, voire des trillions de dollars de valeur économique, en compensant la pénurie de main-d’œuvre et en dopant la productivité.
Dans un rapport relayé par Bloomberg, Musk a même souligné que les revenus des voitures Tesla pourraient être éclipsés par ceux générés par Optimus.
Enthousiasme et scepticisme
Si certains investisseurs voient dans cette annonce une opportunité de croissance exponentielle, d’autres rappellent le passé d’Elon Musk en matière de promesses non tenues.
- Les prévisions de conduite totalement autonome se sont révélées trop optimistes : à ce jour, le système Full Self-Driving (FSD) reste classé SAE niveau 2, nécessitant une supervision humaine.
- Tesla fait face à des poursuites judiciaires pour avoir, selon certains plaignants, induit les investisseurs en erreur sur les délais de l’autonomie.
Pour autant, Musk affirme que Tesla a déjà investi plus de 10 milliards de dollars dans l’IA et l’infrastructure de calcul, afin de préparer le terrain pour Optimus et ses futurs usages.
Réactions de Wall Street
La capitalisation de Tesla tourne actuellement autour de 700 milliards de dollars, mais Musk vise bien plus haut : selon lui, Optimus pourrait faire grimper la valorisation de l’entreprise au-delà des 10 000 milliards de dollars.
Des analystes cités par CNBC expliquent que le potentiel des robots réside dans leur scalabilité : une fois au point, un humanoïde peut être produit en masse et utilisé aussi bien dans la logistique que dans les services.
Mais, la concurrence est déjà présente. Boston Dynamics et Figure AI avancent vite, même si Tesla pourrait profiter de son savoir-faire en IA (hérité de l’Autopilot) pour prendre l’avantage.
Les défis techniques et réglementaires
Développer un humanoïde viable demande de résoudre des problèmes complexes :
- locomotion bipède stable,
- prise de décision en temps réel,
- consommation énergétique réduite.
Elon Musk mise sur les nouvelles puces Tesla AI5 et AI6, capables selon lui de gérer l’inférence jusqu’à 250 milliards de paramètres à faible coût énergétique.
Sur le plan réglementaire, Optimus devra faire face à des défis éthiques et sociaux : sécurité, perte potentielle d’emplois, et normalisation internationale.
Vision long terme ou mirage ?
Musk estime qu’en cinq ans, les investisseurs pourraient voir une hausse de 1000 % du cours de Tesla, si Optimus réussit. Pourtant, un sondage cité par CNBC montre que l’intérêt des consommateurs pour la conduite autonome diminue, ce qui pourrait pousser Tesla à miser encore plus fort sur la robotique.
Avec Optimus, Elon Musk parie que l’avenir de Tesla repose moins sur les voitures que sur les robots. L’entreprise joue gros : si le pari est gagné, Tesla pourrait devenir le leader mondial de la robotique humanoïde. Si non, elle devra convaincre de nouveau les marchés de croire en ses ambitions automobiles et technologiques.



