Avec Miro U, Midea signe l’une des avancées les plus audacieuses de la robotique moderne : un humanoïde hybride, pensé non pas pour impressionner… mais pour produire.
Le futur de l’automatisation ne ressemble pas à un androïde hollywoodien. Il ressemble à Miro U, le nouveau robot humanoïde présenté par Midea à Guangzhou — un colosse roulant, équipé de six bras bioniques, capable d’effectuer plusieurs tâches simultanément et de se faufiler dans un atelier avec une précision chirurgicale.
Miro U n’est pas une démo de laboratoire. C’est un outil industriel, conçu pour rejoindre les lignes de production dès 2025. Et, il pourrait très vite devenir le standard d’une nouvelle génération de robots polyvalents.
Six bras, roues et rotation à 360° : le premier humanoïde pensé comme une “machine multitâche”
Alors que ses concurrents misent sur des robots bipèdes classiques, Midea prend une autre voie : une plateforme wheel-leg capable d’accélérations rapides, de rotation sur place, et surtout d’une polyvalence inédite grâce à ses six bras modulaires.
En clair, Miro U peut soulever verticalement des pièces, manipuler plusieurs objets à la fois, changer d’outils en quelques secondes, collaborer avec des robots mobiles, et s’insérer dans une production existante sans tout reconfigurer.
Chaque bras embarque un contrôle haute précision et un système d’effecteurs interchangeables. Une approche radicale — loin du fantasme de l’humanoïde généraliste — mais parfaitement alignée avec les besoins réels des usines modernes.
Midea has just introduced a six-armed super-humanoid robot designed for complex task handling and multi-step operations,essentially functioning as a self-contained workstation.
The new humanoid is an upgraded version of the earlier Miro wheeled humanoid robot.
In August, Miro… https://t.co/DTKZnzdIlT pic.twitter.com/C321cKQnKO
— CyberRobo (@CyberRobooo) December 6, 2025
Un robot conçu pour l’usine, pas pour la vitrine
Miro U est la troisième génération de robots humanoïdes industriels développés par Midea. La génération précédente travaille déjà dans l’usine de Jingzhou aux côtés de robots mobiles autonomes (AMR), de robots Kuka, de robots mono-bras, et opérateurs humains.
Une vision claire : des humanoïdes conçus pour s’intégrer, pas remplacer. Miro U, lui, rejoindra l’usine de machines à laver haut de gamme de Wuxi d’ici fin 2025.
Objectif annoncé : +30 % d’efficacité dans les ajustements de la ligne, réduction du takt time, flexibilité accrue dans les changements de production.
Autrement dit : un robot qui fait gagner de l’argent, pas seulement des applaudissements.

Midea ne construit pas des robots, Midea construit une plateforme
Wei Chang, VP et CTO, l’a confirmé : Midea maîtrise tout le stack technologique, du hardware à l’IA.
Deux gammes avancent en parallèle :
Miro — Robots humanoïdes industriels
- Trois générations déjà bouclées
- Miro U comme modèle le plus avancé
- Optimisation du travail en usine
Mila — Robots humanoïdes “grand public”
- Destinés aux magasins, commerces, domiciles
- En phase finale de test
- Déploiement prévu en 2026 dans les experience stores de Midea.(consignes clients, démonstrations interactives, orientation)
Midea cherche clairement à devenir un acteur massif de la robotique, du foyer à l’usine.
Une course technologique qui s’accélère
Miro U arrive dans un contexte où la robotique humanoïde connaît une effervescence inédite. Unitree a dévoilé son premier humanoïde sur roues avec vision avancée et apprentissage autonome, tandis que Dobot lance un robot-chien à 1 000 dollars, l’un des plus sophistiqués jamais vendus au grand public, et que Tesla, Figure, Fourier poursuivent leurs humanoïdes bipèdes.
Mais, Midea adopte une stratégie singulière :
le volume avant le spectacle. Ses robots ne défilent pas sur scène : ils entrent dans une usine, prennent un tournevis… et travaillent huit heures d’affilée.
Miro U n’est pas une preuve de concept. C’est une brique dans un plan d’automatisation à long terme, clairement assumé par Midea. Et s’il tient ses promesses, l’humanoïde multitâche pourrait devenir la nouvelle norme dans les usines — plus flexible que les bras fixes, moins fragile que les bipèdes, plus rentable que les chaînes hyper-spécialisées.
Le futur du travail industriel pourrait bien avoir six bras… et deux roues.



