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Huawei dévoile les Atlas 950 et 960 : la Chine lance l’offensive face à Nvidia dans la guerre de l’IA

Huawei dévoile les Atlas 950 et 960 : la Chine lance l’offensive face à Nvidia dans la guerre de l’IA
Huawei dévoile les Atlas 950 et 960 : la Chine lance l’offensive face à Nvidia dans la guerre de l’IA

À l’occasion de Connect 2025 à Shanghai, Huawei a frappé fort. Son président tournant, Eric Xu, a présenté les Atlas 950 et Atlas 960 SuperPoDs, des clusters massifs de processeurs Ascend qui ambitionnent de rivaliser — voire dépasser — les futures plateformes Rubin de Nvidia (bien que ces dernières soient désormais interdites en Chine).

L’objectif est clair : propulser la Chine au sommet de la course mondiale au calcul intensif pour l’IA.

Huawei Atlas 950 SuperPoD : 8 EFLOPS de puissance brute

Le Huawei Atlas 950 SuperPoD repose sur 8 192 puces Ascend 950DT, offrant :

  • 8 EFLOPS en FP8 et 16 EFLOPS en FP4,
  • une bande passante interconnectée de 16,3 pétaoctets par seconde,
  • des performances pratiques impressionnantes : 4,91 millions de tokens/s en entraînement et 19,6 millions en inférence, soit 17× et 26× plus rapides que l’Atlas 900 A3 actuel.

Le tout occupe 160 armoires reliées par le protocole optique UnifiedBus 2.0, que Huawei présente comme dix fois plus rapide que l’infrastructure Internet actuelle.

SuperCluster : 524 EFLOPS à l’horizon

Huawei prévoit d’aller encore plus loin en reliant 64 SuperPoDs dans des Atlas 950 SuperClusters, atteignant ainsi plus de 520 000 NPU, une puissance théorique de 524 EFLOPS en FP8.

Eric Xu a même affirmé que ce système surpassera non seulement le Colossus de xAI (Elon Musk), mais aussi les prochains déploiements Nvidia NVL144 et NVL576, évoquant un avantage de 6 à 7× sur la puissance de calcul, la mémoire et le réseau.

Atlas 960 : encore un cran au-dessus

Prévu pour 2026, le Atlas 960 SuperPoD doublera presque toutes les spécifications :

  • 15 488 puces Ascend 960,
  • jusqu’à 30 EFLOPS FP8 et 60 EFLOPS FP4,
  • une bande passante portée à 34 PB/s.

En 2027, Huawei envisage un 960 SuperCluster capable de grimper jusqu’à 2 zettaflops (ZFLOPS) en FP8, des chiffres qui paraissent presque irréels sur le papier.

Une nouvelle feuille de route Ascend

Derrière ces annonces spectaculaires, Huawei a dévoilé un nouveau plan de développement Ascend :

  • 950PR et 950DT en 2026, intégrant des mémoires maison (HiBL 1.0 pour le prefill et HiZQ 2.0 pour le decode et l’entraînement).
  • 960 en 2027, puis 970 en 2028, chaque génération doublant la puissance et ajoutant la prise en charge de formats émergents comme FP8, MXFP4 et HiF4.

Huawei mise sur une approche pragmatique : si les sanctions limitent l’accès aux fabs occidentales les plus avancées, alors il faut gagner par l’échelle.

En contrôlant toute la chaîne — du packaging mémoire aux interconnexions optiques en passant par les fabrics réseau — et en déployant des centaines de milliers de puces dans des architectures massives, le groupe espère répondre à la demande colossale de calcul pour l’IA en Chine tout en s’érigeant en concurrent sérieux de Nvidia.

Des défis bien réels

Malgré l’ambition, les obstacles restent nombreux : consommation énergétique colossale, gestion thermique d’infrastructures aussi denses, et surtout la maturité logicielle. Nvidia a mis des années à perfectionner son écosystème CUDA ; Huawei devra bâtir un équivalent robuste pour exploiter ses monstres de calcul.

Avec les Atlas 950 et 960, Huawei envoie un message clair : la Chine ne compte pas rester spectatrice dans la guerre de l’IA. Ces machines sont des démonstrations de force autant techniques que politiques.

Reste à voir si la promesse des EFLOPS et ZFLOPS pourra se traduire en performances concrètes dans les data centers. Quoi qu’il en soit, la bataille pour la suprématie de l’IA vient de franchir un nouveau palier.

Tags : Atlas 950Atlas 960IANvidia
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.