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TSMC pourrait produire des puces 2 nm en Arizona dès 2025, bien avant le calendrier prévu

TSMC pourrait produire des puces 2 nm en Arizona dès 2025, bien avant le calendrier prévu
TSMC pourrait produire des puces 2 nm en Arizona dès 2025, bien avant le calendrier prévu

Le géant taïwanais TSMC, numéro un mondial de la fabrication de semi-conducteurs sous contrat, pourrait surprendre le monde en produisant dès l’an prochain ses premières puces gravées en 2 nanomètres depuis les États-Unis.

Alors que la feuille de route officielle prévoit un démarrage aux alentours de 2028 à 2030, une source issue du média Commercial Times évoque une accélération spectaculaire du calendrier, avec des productions dès 2025 dans la fab P3 située en Arizona.

Une fab américaine à la pointe de la technologie

La fab P3, en cours de finalisation dans l’État de l’Arizona, représente bien plus qu’une simple usine. Il s’agit d’un symbole stratégique, visant à rapatrier sur le sol américain une partie de la chaîne de valeur des semi-conducteurs avancés, traditionnellement concentrée en Asie, et notamment à Taïwan.

Initialement, TSMC prévoyait d’y produire des puces 5 nm en 2024, mais le lancement a glissé vers du 4 nm en 2025, toujours dans la catégorie dite « 5 nm class ». Depuis la fin de l’année 2024, les premières livraisons en 4 nm ont été amorcées, et la production devrait monter en puissance en 2025.

2 nm : une prouesse technologique et géopolitique

Les puces gravées en 2 nm représentent le summum de la miniaturisation actuelle, avec des transistors plus denses, moins énergivores et plus performants. Leur production nécessite des technologies de pointe, notamment le procédé Gate-All-Around (GAA) et des machines de photolithographie extrême ultraviolet (EUV) très avancées.

Or, les États-Unis et les Pays-Bas interdisent l’exportation de ces équipements vers la Chine, ce qui limite SMIC, le principal fondeur chinois, à du 7 nm, avec une hypothétique transition vers du 5 nm d’ici fin 2025, mais en utilisant des techniques de lithographie multi-passage bien plus complexes et coûteuses.

L’Amérique peut-elle devenir un hub mondial du semi-conducteur ?

Avec six fabs prévues en Arizona, TSMC ambitionne de produire 30 % de ses puces avancées aux États-Unis dans les années à venir. Ce basculement représente une transformation radicale du paysage technologique mondial. En effet, jusqu’ici, la majorité des puces les plus avancées étaient fabriquées à Taïwan, avec tous les risques géopolitiques que cela implique.

La pression économique s’ajoute également au dossier : les taxes sur les importations de technologies asiatiques, mises en place notamment sous l’administration Trump, incitent à localiser davantage la production sur le sol américain, pour répondre à la demande locale sans surcoût.

Un projet initial semé d’embûches… mais désormais relancé

Le projet d’implantation de TSMC aux États-Unis a pourtant démarré dans la douleur. Des différences culturelles entre ingénieurs américains et taïwanais, une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et des défis logistiques avaient semé le doute sur la réussite de l’initiative.

Mais grâce à des efforts conjoints et à un soutien politique fort, le projet a été remis sur les rails. Aujourd’hui, il est même question d’accélérer la feuille de route initiale de plusieurs années, avec des puces 2 nm disponibles en 2025 au lieu de 2028, ce qui représenterait un exploit remarquable.

Une victoire géopolitique pour les États-Unis

Qu’on l’apprécie ou non, Donald Trump a joué un rôle moteur dans la réindustrialisation technologique américaine, en plaçant dès 2017 la souveraineté numérique au cœur de sa stratégie. L’arrivée imminente de puces 2 nm produites localement peut être perçue comme une concrétisation de cette vision.

Cela ouvre également la voie à une indépendance stratégique vis-à-vis de l’Asie, à un moment où les tensions autour de Taïwan demeurent élevées.

L’Amérique de retour dans la course au silicium

Si la rumeur se confirme, les premières puces 2 nm « made in USA » pourraient sortir dès 2025, positionnant les États-Unis à nouveau parmi les leaders mondiaux de la production de semi-conducteurs avancés. Dans un contexte de réalignement géopolitique et de guerre technologique, cette avancée pourrait bien marquer un tournant historique pour l’industrie américaine.

Reste désormais à voir si cette stratégie ambitieuse tiendra ses promesses… ou si le défi logistique et industriel d’un tel chantier prendra encore plusieurs années.

 

Tags : États-UnisTSMC
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.