Meta continue de pousser l’intégration de l’intelligence artificielle dans ses produits, quitte à flirter dangereusement avec la vie privée de ses utilisateurs. Un nouveau test en cours sur l’application Facebook pour iOS et Android propose aux utilisateurs d’activer le traitement de contenu via le cloud afin de recevoir des idées créatives personnalisées pour leurs publications, notamment les Stories.
Une nouvelle option qui scanne votre galerie photo Facebook
Les utilisateurs qui acceptent cette fonctionnalité donnent leur accord à Meta pour analyser les photos et vidéos de leur galerie, ainsi que les données faciales et métadonnées, comme la date ou le lieu de capture. Facebook promet des suggestions « créatives » à partir de cette analyse, telles que des collages, des rétrospectives de voyage ou des idées de publications automatiques.
Dans les paramètres, deux nouvelles options ont été repérées :
- La première permet à Facebook de proposer des suggestions de partage basées sur votre galerie photo, comme des images favorites ou récentes.
- La seconde va plus loin : elle transfère automatiquement certains médias vers les serveurs de Meta pour y être analysés par des modèles d’IA, selon des critères comme l’heure, le lieu, les objets présents ou les personnes identifiables.
Une fonctionnalité intrusive… mais facultative
Meta insiste sur le fait que cette fonctionnalité est strictement facultative et que seules les personnes ayant explicitement accepté les conditions d’utilisation de l’IA de Meta y sont exposées. Une fois activée, cette option peut être désactivée à tout moment depuis les paramètres.
Les suggestions créées restent privées tant que l’utilisateur ne choisit pas de les partager. Toutefois, les termes d’utilisation précisent que Meta se réserve le droit de conserver et utiliser les informations personnelles fournies dans ce cadre, ce qui soulève des interrogations légitimes sur l’usage de ces données à long terme.
Meta mise gros sur l’IA générative
Ce test s’inscrit dans la stratégie plus large de Meta, dont le PDG Mark Zuckerberg souhaite positionner l’entreprise comme leader de l’intelligence artificielle avancée. Après un accueil mitigé de son modèle Llama 4 face à la concurrence (OpenAI, Google, DeepSeek…), Meta a lancé un nouveau pôle de recherche baptisé Meta Superintelligence Labs.
Ce laboratoire vise à développer des modèles encore plus puissants, capables d’atteindre ce que Zuckerberg qualifie de « superintelligence ». Pour nourrir ses algorithmes, Meta semble vouloir s’appuyer davantage sur les contenus générés par les utilisateurs, notamment via Facebook et Instagram.
Entre confort et surveillance
Cette nouvelle expérimentation montre comment Meta tente de combiner l’automatisation créative avec un accès accru aux données personnelles, toujours sous couvert de consentement. Si l’idée de recevoir des suggestions personnalisées peut séduire certains utilisateurs, d’autres s’inquiètent à juste titre de la collecte continue de données sensibles, notamment les images privées.
Il est donc essentiel de lire attentivement les conditions d’utilisation avant d’activer ce type de service, surtout dans un contexte où la protection de la vie privée numérique est plus que jamais d’actualité.