Sony revoit en profondeur sa stratégie mobile. Selon un rapport en provenance du Japon, le géant de l’électronique va externaliser entièrement la production de ses smartphones haut de gamme Xperia.
Cette décision marque une rupture nette avec des décennies de production en interne et souligne les difficultés persistantes de Sony sur un marché ultra-concurrentiel où sa part de marché mondiale est inférieure à 1 %.
Fin de production interne dans les usines Sony
Jusqu’à présent, Sony assemblait ses modèles Xperia dans trois usines situées en Thaïlande et en Chine. Mais ces sites ne répertorient désormais plus la fabrication de smartphones sur leurs pages officielles, preuve que la transition est déjà actée.
Le premier modèle concerné par cette externalisation est le nouveau Xperia 1 VII, qui, selon plusieurs sources, serait fabriqué par une entreprise tierce. Le smartphone a été récemment été apprécié par la presse spécialisée, mais cela ne semble pas suffisant pour relancer l’intérêt du grand public.
Une absence remarquée aux États-Unis
Autre fait marquant : pour la deuxième année consécutive, Sony a décidé de ne pas commercialiser son flagship Xperia sur le marché américain. Un choix stratégique dicté par l’absence de partenariats avec les opérateurs locaux, notamment AT&T et Verizon, ce qui limite fortement sa visibilité outre-Atlantique.
Et pourtant, les modèles Xperia sont compatibles avec certaines fréquences clés utilisées par T-Mobile, notamment la bande n41 (2,5 GHz) pour la 5G Ultra Capacity. Pour les plus déterminés, le modèle XQ-EC64 est recommandé aux abonnés T-Mobile, avec une compatibilité sur 7 bandes sur 12, y compris les fréquences sub-6 GHz et mmWave.
Des prix qui ne baissent pas malgré la sous-traitance
On pourrait croire que cette externalisation entraînerait une baisse des coûts de fabrication, mais le prix du Xperia 1 VII reste inchangé : 1 499 euros pour la version 256 Go, soit le même tarif que le modèle précédent. Un positionnement tarifaire haut de gamme qui ne facilite pas son adoption, surtout face à la concurrence chinoise et coréenne.
Il est difficile de comprendre pourquoi un acteur aussi influent que Sony peine à exister sur le marché des smartphones. Car la marque est loin d’être absente de l’écosystème mobile. Elle reste à ce jour le leader mondial des capteurs photo pour smartphones, avec 55 % de parts de marché au dernier trimestre 2024, et une prévision de 60 % pour 2025. Des capteurs que l’on retrouve dans les modèles les plus prestigieux de chez Apple, Samsung, Xiaomi, ou encore OnePlus.
Vers une stratégie de survie ?
Pour Sony, cette externalisation semble être moins un renoncement qu’une mesure de survie. Produire en interne n’a plus de sens économique quand les volumes de vente sont faibles. En confiant la fabrication à des partenaires tiers, la marque cherche probablement à réduire ses coûts fixes, tout en gardant le contrôle sur le design et la technologie.
La firme japonaise n’a pas (encore) l’intention de quitter le marché des smartphones, mais elle adopte un profil plus discret, probablement pour se concentrer sur ses points forts : la photographie mobile, les capteurs, et l’intégration de technologies avancées dans des modèles de niche.
Sony ne jette pas l’éponge, mais change de tactique
Avec l’abandon de la production en interne pour sa gamme Xperia, Sony rebat les cartes de sa stratégie mobile. L’entreprise semble avoir compris que le prestige de la marque ne suffit plus pour survivre face à des géants comme Samsung, Apple, ou les marques chinoises plus agressives sur les prix.
Le Xperia 1 VII inaugure donc une nouvelle ère pour Sony Mobile : moins de volume, plus de contrôle des coûts, et une approche centrée sur des marchés de niche. Reste à voir si cette stratégie permettra à Sony de rester pertinent dans un marché où l’innovation ne suffit plus, et où l’exécution logistique et commerciale est cruciale.