Microsoft continue de tisser l’intelligence artificielle dans chaque recoin de Windows 11. Si certaines fonctionnalités basées sur l’IA ont jusqu’à présent été jugées peu utiles, voire distrayantes ou contre-productives, la dernière nouveauté pourrait bien faire l’unanimité : une fonction « Décrire l’image », intégrée dans le menu « Click to Do ».
Disponible depuis la build Windows 11 Insider Preview 26200.5702 (KB5062653) sur le canal Dev, cette fonctionnalité génère une description textuelle d’une image sélectionnée, en un clic, à l’aide d’un modèle IA exécuté localement sur votre appareil. L’objectif est double : accessibilité renforcée et productivité accrue.
Comment fonctionne « Décrire l’image » sur Windows 11 ?

La fonction « Décrire l’image » s’ajoute au menu « Click to Do », déjà connu pour ses actions telles que le floutage d’arrière-plan, l’effacement d’objets, ou encore la retouche rapide d’images. Pour l’activer, il suffit d’utiliser le raccourci Windows + Q, ou d’effectuer un clic souris tout en maintenant la touche Windows.
Une fois l’image sélectionnée, Windows génère une description textuelle résumant ce qui y figure (par exemple, « un chien allongé sur un canapé avec une balle dans la gueule »), avec la possibilité de copier ce texte dans le presse-papiers pour le coller dans un document, un mail ou une publication.

Un outil pensé pour l’accessibilité… mais pas que
Microsoft justifie cette nouveauté par son utilité pour les personnes malvoyantes, qui pourront désormais comprendre le contenu visuel grâce à une description vocale ou en braille, via un lecteur d’écran.
Mais la fonction dépasse ce cadre. Elle s’avère inestimable pour les créateurs de contenu, les journalistes, les enseignants ou encore les développeurs Web, qui ont besoin de rédiger des descriptions alternatives (balises alt) pour leurs images dans un souci d’accessibilité, de SEO ou de conformité.
Exemple concret : les journalistes tech utilisent souvent des extensions basées sur GPT pour générer des descriptions d’image. Windows propose désormais cette capacité en natif, sans connexion à Internet ni envoi vers le cloud.
Une IA locale sur les PC Copilot+ uniquement… pour l’instant
Le point crucial à retenir est que la fonctionnalité « Décrire l’image » nécessite un Copilot+ PC, c’est-à-dire un appareil compatible avec l’infrastructure IA locale de Microsoft (CPU Snapdragon X, et bientôt AMD et Intel).
La bonne nouvelle ? Il est techniquement possible d’obtenir des résultats comparables sur n’importe quel PC performant. Par exemple, en utilisant LM Studio, une application permettant de faire tourner des modèles de vision IA (comme Google Gemma 3 4B) en local, vous pouvez glisser-déposer une image et obtenir une description précise sans aucun traitement cloud.
Respect de la vie privée : une approche bienvenue
Contrairement à des outils comme Google Lens, les images traitées par « Décrire l’image » ne quittent jamais votre ordinateur. Cela répond aux critiques croissantes concernant l’exploitation des données personnelles par les IA cloud.
Cette approche locale correspond à la stratégie de Microsoft avec les Copilot+ PC, qui embarquent un NPU (Neural Processing Unit) pour faire tourner les modèles IA directement sur l’appareil, avec des performances optimisées et une empreinte carbone réduite.
D’autres nouveautés dans cette build Insider
La build 26200.5702 introduit aussi plusieurs améliorations intéressantes :
- Un nouveau design des dialogues de confidentialité, plus clairs et pédagogiques.
- Une protection administrateur renforcée pour les actions système sensibles.
- La dépréciation officielle de PowerShell 2.0, au profit des versions modernes et sécurisées.
Ces changements s’inscrivent dans l’effort continu de Microsoft pour moderniser et sécuriser l’expérience Windows, tout en y intégrant de façon plus pertinente les technologies d’IA.
Après plusieurs mois à multiplier les expérimentations IA souvent mal accueillies, Microsoft semble avoir trouvé ici un cas d’usage utile, concret et respectueux de la vie privée. « Décrire l’image » coche toutes les cases : accessibilité, productivité, simplicité… et efficacité.
Reste à voir si la firme de Redmond ouvrira cette fonctionnalité à tous les PC compatibles, sans la réserver aux seules machines Copilot+. Une telle restriction, purement marketing, risque d’irriter une partie de la communauté, alors même que la technologie pourrait fonctionner sur de nombreuses configurations déjà sur le marché.



