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Meta veut limiter l’open source de ses IA les plus avancées : vers une superintelligence sous contrôle ?

Meta veut limiter l’open source de ses IA les plus avancées : vers une superintelligence sous contrôle ?
Meta veut limiter l’open source de ses IA les plus avancées : vers une superintelligence sous contrôle ?

Alors que la course à l’intelligence artificielle générale (AGI) s’intensifie, Mark Zuckerberg semble prêt à revoir la stratégie d’ouverture totale qui caractérisait jusqu’ici Meta.

Le PDG de l’entreprise a récemment indiqué qu’une partie des futurs modèles d’IA ne serait plus publiée en open source, en particulier ceux qui s’approchent de capacités superintelligentes.

Ce changement de cap marque une rupture majeure pour Meta, qui jusqu’ici avait fait de la transparence et du partage de ses modèles, comme LLaMA 2 et LLaMA 3, un élément différenciateur face à des rivaux comme OpenAI ou Google.

L’ère de la superintelligence personnelle

Selon les déclarations de Zuckerberg, rapportées par TechCrunch, Meta envisage désormais une « superintelligence personnelle », centrée sur l’assistance individuelle via des outils comme les lunettes connectées ou les assistants vocaux.

Contrairement à l’AGI purement orientée entreprise ou recherche, cette approche vise à rendre l’IA utile au quotidien, en accompagnant les objectifs personnels des utilisateurs.

Zuckerberg estime que l’arrivée de la superintelligence est désormais b question de « vision à court terme », et souhaite éviter les dérives potentielles. Cela signifie que certains modèles les plus puissants ne seront pas partagés publiquement, par crainte de mésusages ou de dérives éthiques.

Meta Superintelligence Labs : l’arme secrète de Zuckerberg

Pour concrétiser cette ambition, Meta a annoncé la création d’un nouveau département : le Meta Superintelligence Labs (MSL). Ce laboratoire regroupe les efforts d’IA de l’entreprise sous une direction centralisée, avec à sa tête Alexandr Wang (anciennement de Scale AI). Meta prévoit des investissements colossaux dans l’infrastructure, notamment l’achat de 350 000 GPU NVIDIA H100, confirmant sa volonté de dominer la scène IA.

L’entreprise prévoit de dépenser entre 64 et 72 milliards de dollars en 2025 pour soutenir ses ambitions IA. Une stratégie musclée, qui s’accompagne d’un recrutement agressif de talents, parfois débauchés de chez Google, Anthropic ou OpenAI.

Un tournant stratégique guidé par la sécurité

Si ce revirement peut surprendre, Zuckerberg justifie ce choix par des préoccupations liées à la sécurité. Dans un parallèle piquant avec les critiques adressées à l’écosystème fermé d’Apple, il évoque le risque d’un futur « écrasant pour l’âme » si les superintelligences tombaient entre de mauvaises mains.

Meta s’oriente donc vers une approche hybride : les modèles de base resteront open source, mais les plus avancés seront partagés de manière sélective, avec des garde-fous. Ce modèle s’inspire des choix d’Anthropic (créateur de Claude) ou même d’OpenAI, souvent critiqués pour leur manque de transparence… mais justifiés par les mêmes risques existentiels.

Une stratégie controversée, mais révélatrice des tensions actuelles

Sur les réseaux sociaux comme X, les réactions oscillent entre inquiétude et compréhension. Certains y voient la fin d’un certain idéal open source, tandis que d’autres saluent une approche plus réaliste face aux enjeux de sécurité planétaire.

D’un point de vue compétitif, Meta prend ainsi le contre-pied de son discours de 2024, où Zuckerberg vantait la maîtrise de sa « destinée technologique » grâce à l’open source de LLaMA. Mais le vent tourne vite dans la tech, et l’arrivée de la superintelligence oblige les géants du secteur à repenser leurs fondements.

L’annonce de Zuckerberg marque un changement philosophique profond. Loin d’abandonner l’innovation, Meta semble vouloir garder le contrôle sur les modèles capables de dépasser l’humain, tout en continuant à démocratiser les IA intermédiaires.

Mais cela pose une question cruciale : peut-on concilier innovation, sécurité et transparence à l’ère de l’AGI ? La réponse de Meta semble être un équilibre entre responsabilité éthique et ambition technologique. Reste à voir si cette position hybride saura convaincre… ou si elle ouvrira la voie à une nouvelle ère de fragmentation dans l’écosystème IA.

Tags : Meta
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.