Google s’éloigne (enfin) de Samsung pour ses puces Tensor, et cela pourrait tout changer pour les futurs Pixel. Selon DigiTimes, la firme de Mountain View vient de conclure un accord pluriannuel avec le géant taïwanais de la fabrication de semi-conducteurs, TSMC, pour produire ses futurs processeurs Tensor — et ce, dès le Pixel 10.
De Samsung à TSMC : un changement stratégique
Depuis le premier Pixel équipé d’une puce maison (le Tensor G1), Google s’appuyait sur Samsung Foundry pour la fabrication. Mais les critiques n’ont jamais cessé : chauffe excessive, autonomie moyenne, performances irrégulières… Le partenariat avec Samsung a souvent été pointé du doigt, en particulier à cause de son procédé de gravure 4 nm jugé peu efficace.
Avec le Tensor G5, Google passe enfin à la gravure en 3 nm (N3E) de TSMC — une version optimisée du nœud 3 nm déjà utilisé par Apple pour ses puces M3 et A17 Pro. Résultat attendu : meilleure efficacité énergétique, moins de chauffe et performances boostées.
Tensor G5 : un SoC repensé de A à Z
En interne, ce nouveau processeur est connu sous le nom de code « Laguna », et sa configuration repose sur :
- 1 cœur Cortex-X4 (ultra haute performance),
- 5 cœurs Cortex-A725 pour les tâches intermédiaires,
- 2 cœurs Cortex-A520 orientés efficacité énergétique.
Mais comme toujours avec Tensor, l’accent est mis sur le TPU, le processeur d’IA maison de Google, responsable de fonctions avancées comme :
- La dictée vocale ultra rapide,
- L’amélioration des photos (Magic Eraser, Photo Unblur…),
- La reconnaissance vocale hors ligne,
- Et potentiellement les futures fonctions on-device de Gemini AI.
Une puce plus fine, plus froide, plus autonome
Le Tensor G5 bénéficiera aussi de la technologie d’encapsulation InFO-POP de TSMC, qui permet d’obtenir une puce plus fine, mieux ventilée et plus performante thermiquement. C’est une réponse directe aux problèmes de chauffe souvent reprochés aux Pixel 7 et 8 sous Tensor G2/G3.
Autre changement notable : Google abandonne une grande partie des composants Samsung dans sa chaîne de production. Voici ce qui change :
- Le processeur d’image (ISP) est désormais développé en interne,
- Le contrôleur d’écran vient de VeriSilicon,
- Le codec vidéo est fourni par Chips&Media,
- Et surtout, le modem 5G est signé MediaTek, ce qui pourrait enfin améliorer la connectivité des Pixel, souvent jugée en retrait face à la concurrence (notamment Qualcomm).
Pixel 10 : vers une vraie montée en gamme ?
Ce virage technologique ne concerne pas que la fabrication : c’est un changement de cap stratégique majeur. Google cherche désormais à maîtriser toute sa chaîne hardware, à la manière d’Apple. Et avec TSMC, le géant californien mise sur la fiabilité, la performance et la constance.
Avec cette nouvelle puce, le Pixel 10 pourrait marquer un tournant décisif pour la gamme : Plus fluide, moins énergivore, mieux connecté, et plus compétitif face aux iPhone et Galaxy.
Le passage de Samsung à TSMC n’est pas seulement un choix technique : c’est une déclaration d’indépendance. Après des années à essuyer critiques et limitations matérielles, Google reprend la main sur son avenir mobile.
Si le Tensor G5 tient ses promesses, le Pixel 10 pourrait enfin combler le fossé avec ses rivaux haut de gamme, tout en incarnant une vision plus cohérente de l’écosystème Pixel.
