Après des années de rumeurs, de fuites et de spéculations, Xiaomi vient officiellement de confirmer l’existence de sa toute première puce mobile maison. Baptisée XRING O1, cette puce marque un tournant stratégique majeur pour le constructeur chinois, qui s’impose désormais comme le quatrième fabricant mondial à développer son propre SoC (System on Chip), et le deuxième en Chine après Huawei.
Un projet de 10 ans, désormais concret
Le PDG de Xiaomi, Lei Jun, a lui-même annoncé la nouvelle sur Weibo, confirmant non seulement le nom de la puce — XRING O1 — mais aussi sa date de lancement prévue pour la fin mai 2025. Ce projet remonte à 2014, lorsque Xiaomi a décidé de se lancer dans la conception de puces, une ambition matérialisée par les premières Surge S1 (2017) et S2 (2018), sans jamais parvenir à percer sur le marché à l’époque.
Aujourd’hui, Xiaomi revient plus fort et plus structuré, grâce notamment à son expertise acquise sur les puces Surge P, G, T et D, respectivement dédiées à la charge rapide, la gestion d’alimentation, le signal réseau et l’affichage.
XRING O1 : quelles performances peut-on attendre ?
Bien que Xiaomi n’ait pas encore détaillé officiellement les spécifications de la puce, plusieurs fuites crédibles — notamment de Digital Chat Station — permettent de dresser un portrait très prometteur du SoC :
- Il s’agirait d’une puce gravée en 4 nm via le processus TSMC N4P, une technologie utilisée pour les processeurs haut de gamme actuels.
- L’architecture CPU suivrait un schéma 1+3+4 avec :
- 1 cœur ultra-performant Cortex-X925 cadencé à 3,2 GHz,
- 3 cœurs Cortex-A725 à 2,6 GHz,
- 4 cœurs efficients Cortex-A520 à 2,0 GHz.
Côté graphique, c’est le GPU IMG DXT72 d’Imagination Technologies qui assurerait la partie visuelle, cadencé à 1,3 GHz. Selon les premières analyses, il surpasserait le Adreno 740 embarqué dans le Snapdragon 8 Gen 2, ce qui laisse présager de bonnes performances gaming et multimédia.
Un positionnement premium… mais stratégique
Même si la XRING O1 ne rivalise pas directement avec les puces ultra-haut de gamme comme le Snapdragon 8 Elite ou le Dimensity 9400 de MediaTek, elle se positionne juste en dessous du très haut de gamme, à un niveau premium plus accessible.
Mais au-delà des chiffres bruts, c’est la portée stratégique de cette puce qui interpelle. Après des années de dépendance à Qualcomm et MediaTek, Xiaomi franchit une étape cruciale vers l’intégration verticale de son écosystème, à l’image de ce qu’ont fait :
- Huawei avec ses puces Kirin,
- Apple avec ses SoC A et M,
- Google avec Tensor,
- et Samsung avec Exynos.
Le développement interne d’un SoC permet une meilleure optimisation entre le hardware et le software, un contrôle renforcé sur la chaîne de production, et une flexibilité accrue dans l’innovation logicielle.
Lancement et premier smartphone équipé
Selon les dernières rumeurs, la XRING O1 fera ses débuts dans un smartphone baptisé « Xiaomi 15 s », un modèle qui pourrait être une édition spéciale ou une version dérivée du futur Xiaomi 15, attendu plus tard en 2025.
Ce smartphone servira donc de vitrine technologique à la nouvelle puce, et pourrait poser les bases d’une gamme exclusive de modèles alimentés par des SoC maison.
Avec la XRING O1, Xiaomi inaugure une nouvelle ère. Cette puce maison, fruit de 10 ans de développement, ambitionne de redéfinir l’avenir de la marque dans le secteur mobile. Même si elle ne vise pas encore la toute première place sur le podium des performances, elle marque une montée en puissance technologique, un message clair envoyé aux géants du marché : Xiaomi veut être maître de son propre destin.
Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits à l’international. Une chose est sûre : le secteur des puces mobiles n’a jamais été aussi passionnant.
