Samsung multiplie les efforts pour faire de sa technologie de gravure en 2 nm un véritable argument de poids face à TSMC. Selon plusieurs rapports coréens récents, les divisions System LSI et Foundry de l’entreprise seraient désormais en production de prototypes à grande échelle de leur future puce vedette : le Exynos 2600.
Objectif affiché : intégrer ce nouveau SoC dans les Galaxy S26 attendus début 2026.
Mais que cache cette avancée technologique et pourquoi la gravure en 2 nm est-elle si cruciale pour l’avenir de Samsung ?
La gravure 2 nm : un défi technique critique pour Samsung
Le procédé de fabrication utilisé, appelé GAA (Gate-All-Around), est l’un des plus avancés du marché. Il remplace les transistors FinFET classiques par une structure entourée de tous côtés par le canal, permettant une bien meilleure efficacité énergétique et des performances accrues.
Problème : cette technologie est extrêmement difficile à maîtriser. Début 2025, les taux de rendement (le pourcentage de puces fonctionnelles produites) plafonnaient à 30 %. Aujourd’hui, grâce à des mois de R&D intensive, Samsung aurait réussi à franchir le cap des 50 %, un seuil encore insuffisant pour une production rentable, mais très encourageant.
Objectif : une production stable avant fin 2025
Selon les fuites internes, Samsung vise une phase de production à risque (risk production) d’ici la fin de l’année, étape décisive pour valider les performances en conditions réelles avant le lancement de la fabrication de masse début 2026.
Cette stratégie est cruciale pour que le Exynos 2600 puisse équiper les Galaxy S26, dont la sortie est attendue entre février et mars 2026.
Une puce décisive pour Samsung Foundry et System LSI
Pour la division System LSI, le succès du Exynos 2600 représenterait un retour en grâce après plusieurs échecs, notamment le retrait du Exynos 2500 des Galaxy S25. Pour Samsung Foundry, il s’agit du premier test commercial à grande échelle de la gravure 2 nm, avec une pression énorme sur les épaules.
La firme coréenne espère également séduire Qualcomm afin de produire des Snapdragon 8 Gen 4 ou Elite 2 via son procédé 2 nm. À ce stade, aucune confirmation officielle, mais les discussions seraient en cours.
Une réorganisation interne en vue ?
Face à la pression concurrentielle et aux performances financières en berne, Samsung envisagerait une refonte de sa division System LSI : fusion avec Foundry, rattachement à la division mobile (MX), ou restructuration totale. L’option d’une fusion Foundry + LSI semble la plus probable, même si cela risque de perturber les relations avec certains clients tiers.
La décision devrait être annoncée dans les prochaines semaines.
Pourquoi cette puce est un tournant stratégique
La puce Exynos 2600 ne se contente pas de symboliser un nouveau départ pour Exynos. Elle représente un test grandeur nature pour prouver que Samsung est capable de rivaliser avec TSMC sur les technologies de fabrication les plus avancées. Car pendant que Samsung affine ses rendements, TSMC a déjà commencé à accepter les commandes de wafers 2 nm depuis avril 2025.
Avec le Exynos 2600, Samsung joue gros. Il ne s’agit pas seulement de redorer le blason d’une gamme de SoC en perte de vitesse, mais de rétablir la confiance dans la capacité industrielle de Samsung Foundry face à TSMC et Intel.
Les prochains mois seront donc décisifs. En cas de succès, Samsung pourrait revenir dans la course aux puces haut de gamme avec un avantage stratégique en 2026. En cas d’échec, la marque coréenne pourrait rester durablement dans l’ombre de ses concurrents.
