Après plusieurs années d’expérimentations, Xiaomi franchit une nouvelle étape stratégique : celle de la conception de ses propres processeurs mobiles. Selon un rapport récent en provenance de Chine, la marque a créé un département entièrement dédié au développement de puces, intégré à sa division produits mobile.
À la tête de cette nouvelle entité, on retrouve Qin Muyun, ancien directeur senior chez Qualcomm. Ce dernier rapportera directement à Lei Jun, fondateur et PDG de Xiaomi, ce qui témoigne de l’importance stratégique du projet pour l’entreprise.
Retour sur les débuts : un premier SoC en 2017
Xiaomi n’en est pas à sa première tentative. En 2017, la marque avait lancé son premier SoC maison, le Pengpai S1, gravé en 28 nm. Ce processeur à 8 cœurs avait été intégré dans le Xiaomi 5C, mais le smartphone n’ayant pas rencontré le succès escompté, le projet avait été mis de côté.
Depuis, Xiaomi s’est concentré sur des puces spécialisées plutôt que sur des processeurs complets.
Xiaomi a progressivement lancé des puces dédiées à des fonctions précises :
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Série |
Fonction |
|---|---|
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C (Surge C1) |
Traitement d’image (ISP) |
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P |
Gestion de la charge rapide |
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G |
Gestion de l’alimentation |
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T |
Amélioration du signal |
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D |
Contrôle de l’affichage |
Ces puces ne remplacent pas les processeurs principaux, mais ont permis à Xiaomi de se construire une maîtrise technique verticale, en maîtrisant des pans entiers de la chaîne matérielle.
Une nouvelle puce complète en préparation
Aujourd’hui, Xiaomi semble prêt à franchir le pas. Selon des sources industrielles, une nouvelle puce maison est en cours de développement, et elle pourrait bien équiper les futurs smartphones de la marque.
Configuration technique (attendue) :
- Architecture : Octa-core ARM
- Cœurs :
- 1x Cortex-X925 à 3,2 GHz
- 3x Cortex-A725 à 2,6 GHz
- 4x Cortex-A520 à 2,0 GHz
Ce design est analogue à celui du MediaTek Dimensity 9400, bien que légèrement en retrait côté performances. Il viserait donc le segment « premium abordable » plutôt que les flagships purs.
Concernant le GPU, Xiaomi miserait sur le Imagination Technologies IMG DXT72 à 1,3 GHz. Les premières estimations suggèrent que ce GPU pourrait surpasser le Adreno 740 du Snapdragon 8 Gen 2, ce qui serait un exploit remarquable pour une première tentative.
Pourquoi c’est important ?
En développant ses propres puces, Xiaomi suit les pas d’Apple, Huawei et Samsung, qui ont tous investi dans leur autonomie technologique. Cela permet de :
- Réduire les coûts à long terme,
- Optimiser les performances logicielles (meilleure intégration Android/MIUI),
- Contrôler l’innovation produit de bout en bout.
Xiaomi se prépare à reprendre la main sur le cerveau de ses smartphones, un choix ambitieux qui pourrait redéfinir son avenir technologique. Si la puce maison tient ses promesses, elle pourrait permettre à Xiaomi de mieux se différencier sur un marché de plus en plus standardisé.
