La bataille technologique autour de la RAM mobile de nouvelle génération s’intensifie. Alors que CXMT, un fabricant chinois de mémoire encore peu connu du grand public, vient de finaliser le développement de sa propre RAM LPDDR5X, Samsung se retrouve contraint d’accélérer la cadence.
Selon un rapport relayé par le média sud-coréen Business Post et commenté par le leaker bien informé @Jukanlosreve, la course vers la LPDDR6 est désormais lancée.
CXMT, ou ChangXin Memory Technologies, aurait déjà lancé les premiers travaux de développement autour de la RAM LPDDR6, avec pour ambition de commencer la production dès le début de l’année prochaine. C’est une montée en puissance inattendue, surtout de la part d’un acteur qui ne représente actuellement que 5 % du marché mondial de la DRAM.
Cette initiative pousse Samsung à accélérer le développement de ses propres puces LPDDR6, construites selon son nouveau procédé 1c, soit la 6e génération de processus gravé, succédant aux générations 1x à 1b.
Ce regain d’intérêt stratégique pour la LPDDR6 n’est pas sans fondement commercial. Selon les dernières rumeurs, le Snapdragon 8 Elite 2, prochain SoC haut de gamme de Qualcomm, sera compatible avec la LPDDR6. Ce processeur sera gravé en 3 nm N3P par TSMC et devrait équiper tous les modèles du Galaxy S26 Ultra, attendus début 2026. Une alliance logique, Samsung visant à combiner processeur nouvelle génération et mémoire ultrarapide pour maintenir l’attractivité de sa gamme Ultra.
Samsung face à une concurrence féroce
Sur le marché de la RAM, Samsung occupe la deuxième place mondiale avec une part estimée entre 33,7 % et 34,4 %, juste derrière SK Hynix qui domine avec environ 36 %. En troisième position, Micron contrôle un quart du marché global.
Bien que CXMT reste marginal, ses ambitions inquiètent les leaders historiques, d’autant plus que la Chine a pour objectif à long terme de devenir autosuffisante en matière de semi-conducteurs.
De la LPDDR5X à la LPDDR6 : vers une nouvelle ère
Samsung a utilisé de la RAM LPDDR5X gravée en 12 nm dans ses modèles Galaxy S25 Ultra 12/16 Go, une amélioration par rapport à la version 14 nm utilisée sur le Galaxy S23 Ultra. L’arrivée de la LPDDR6 — qui promet des vitesses de transfert accrues, une réduction de la consommation énergétique, et une meilleure efficacité thermique — pourrait marquer une nouvelle étape décisive pour les smartphones haut de gamme, mais aussi pour les PC portables ultra-compacts, les tablettes, et les futurs appareils AR/VR.
La mémoire vive, souvent reléguée au second plan par les consommateurs, devient aujourd’hui un élément clé de différenciation technologique. La réaction rapide de Samsung face à la montée en puissance de CXMT montre bien que l’équilibre du marché peut évoluer en quelques mois. Avec l’arrivée de la LPDDR6 dès 2025, la guerre des performances est loin d’être terminée, et Samsung compte bien rester au sommet de la chaîne.
